Dans une prise de parole au ton inattendu, la députée La République en marche Sonia Krimi a critiqué mardi le futur projet de loi sur l’immigration face à un Gérard Collomb, consterné, à l’Assemblée nationale. "Il ne s’agit ni de rentrer ma tête ni de laisser dépasser ma tête des rangs. On a souvent dit 'libérer et protéger' : on a beaucoup libéré et il ne faut pas oublier de protéger les femmes et les hommes", explique mercredi dans Hondelatte Raconte Sonia Krimi, qui estime que le texte "touche au droit le plus complexe".
Surprise du "tollé médiatique". "Je n’ai fait que rappeler hier ce qu’on a promis aux Français, de regarder de près avec humanité et justesse", ajoute cette Franco-tunisienne, pour qui ses "origines ont peut-être eu un rôle dans cette prise de parole". Le discours de Sonia Krimi est loin d’être anodin dans le paysage politique actuel, au point qu’il a suscité des applaudissements notamment du groupe La France insoumise. "J’ai été surprise du tollé médiatique qu’il y a eu derrière cette prise de parole", confie la députée. "C’est le ton qui était mis qui a surpris, même mes collègues", poursuit-elle.
"On joue dans la même équipe". La députée de la Manche assure pour autant ne pas être une frondeuse. "Je ne suis pas sur cette ligne, j’ai horreur de cela", affirme-t-elle, pointant du doigt les frondeurs socialistes qui ont divisé la majorité lors du quinquennat Hollande. Et Sonia Krimi de filer la métaphore footballistique : "On joue dans la même équipe avec la majorité et les ministres, sauf qu’on n'est pas au même poste. Il y a des attaquants et des défenseurs."