Marine Le Pen était samedi en meeting à Châteauroux. Elle a attaqué Emmanuel Macron et François Fillon, avec une cible prioritaire, ce qu'elle appelle "le système", les intérêts privés, les influences qui agiraient contre les intérêts du peuple. La présidente du Front national attaque régulièrement Emmanuel Macron. Elle en a même fait sa cible préférée. Les sondages propulsent les deux au second tour de l'élection présidentielle. Pas illogique, donc, que la candidate du Front national et le leader d'En Marche ! se soient implicitement désignés comme "meilleur ennemi".
Le Pen attaque et Macron lui rend le compliment. "Marine Le Pen attaque de plus en plus Macron", note David Revault d'Allonnes, éditorialiste au JDD. Et il lui retourne le compliment. "Les contre-attaques d'Emmanuel Macron se font jour alors que celui-ci attaque assez peu ses adversaires".
Il y a quelques mois, la leader du Front national avait pourtant une autre cible. "Elle avait plutôt dans le viseur François Fillon, quand il était sorti de la primaire de droite, qu'il était en dynamique." Mais les ennuis judiciaires du candidat du parti Les Républicains l'ont rendu moins dangereux.
Marine Le Pen tape moins sur François Fillon. "Elle a changé son fusil d'épaule : elle tape moins sur François Fillon car elle espère récupérer une partie de ses électeurs, qu'elle compte bien séduire. Elle tape véritablement sur Macron." "Il y a une logique politique à ce match", rappelle David Revault d'Allonnes. "C'est l'incarnation parfaite pour le FN du combat entre patriotes et mondialistes, que Macron incarnerait. Et Macron a beau jeu de s'imposer comme le défenseur de la démocratie et de la République face au danger Marine Le Pen".