Impôts des entreprises : le ministre des Transports Durovray monte au créneau face à Antoine Armand

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Jacques Serais avec AFP , modifié à

Le ministre délégué aux Transports, François Durovray, est monté au créneau jeudi en réaction à une interview donnée la veille par le ministre de l'Economie, Antoine Armand, sur les cotisations patronales notamment. Ce dernier avait mis en garde contre "l'impôt de trop".

Exprimer ses dissensions "en famille" plutôt qu'à "l'extérieur" : le ministre délégué aux Transports François Durovray est monté au créneau jeudi en réaction à une interview donnée la veille par le ministre de l'Economie sur les cotisations patronales notamment. Dire ses désaccords, "j'estime qu'on doit le faire en famille et on ne doit pas l'exprimer forcément à l'extérieur", a réagi M. Durovray (LR) jeudi matin sur RMC.

"Attention à l'impôt de trop!"

"Attention à l'impôt de trop!", avait lâché mercredi dans une interview au Parisien le ministre de l'Economie Antoine Armand, après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales dans le budget de la Sécurité sociale. "Ma famille politique porte un message: ce n'est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu'on crée de l'emploi et de la croissance", avait ajouté le ministre Renaissance.

"On est issus de familles politiques différentes et c'est normal que chacun exprime sa sensibilité", a rétorqué jeudi le ministre délégué aux Transports, laissant affleurer des dissensions sur la fiscalité au sein du gouvernement. Selon François Durovray, M. Armand parle du versement mobilité, une contribution patronale versée par toutes les entreprises d'au moins 11 salariés "depuis très longtemps" pour financer les transports en commun - et qui est depuis longtemps critiquée par le patronat.

Une "responsabilité collective" au sujet des transports publics

"S'il y a un impôt qui est utile aux entreprises, c'est bien celui-ci", a estimé M. Durovray. "Les chefs d'entreprise savent très bien qu'ils ont du mal à embaucher parce que leurs salariés n'arrivent pas à venir travailler dans l'entreprise" et que "lorsqu'on permet à des salariés d'abandonner la voiture qui coûte très cher au bénéfice du transport public, c'est la meilleure mesure de pouvoir d'achat", a défendu le ministre délégué aux Transports.

Il évoque une "responsabilité collective" au sujet des transports publics qui permettent de "diviser par dix (le) coût de la mobilité". Gabriel Attal, président des députés Ensemble pour la République (EPR, qui inclut les élus Renaissance), a jugé "juste et responsable" la position du ministre de l'Economie, saluée par sa famille politique. Les suppressions d'allègements de charges, même réduites à 3 milliards d'euros par le Sénat mardi soir - contre 4 milliards dans le texte initial du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) - déplaisent aux entreprises et au camp macroniste, car elles paraissent aller à rebours de la politique de l'offre soutenue quasiment sans faille depuis 2017.