L’inquiétude ne faiblit pas à Rouen. Quatre jours après l’incendie d’une usine Seveso, le gouvernement a promis la transparence totale, alors que de nombreux habitants redoutent une pollution massive. Invité lundi matin sur Europe 1, le député PS de Seine-Maritime Christophe Bouillon a critiqué la communication des autorités. "On est dans une région avec une vraie empreinte industrielle, et pourtant il y a une méfiance et une défiance. Il y a des ratés au début en termes de gestion de crise, les maires ont été livrés à eux-mêmes, sans disposer d’informations rigoureuses et sérieuses. Il y a eu aussi des propos contradictoires. On a dit aux gens de ne pas s’inquiéter, alors que dans 112 communes les agriculteurs ont interdiction de mettre à disposition leur production", a déploré le député.
"Il y a un décalage entre une communication bien rodée et la perception des habitants"
Le gouvernement a promis samedi de dévoiler toutes les analyses de la pollution engendrée par l’incendie de l’usine Lubrizol. Des témoignages ont fait état de suies, probablement issues du nuage noir, dans l'Aisne, l'Oise et même à Lille. "Il y a un défaut dans la gestion de crise. Aujourd’hui, il y a l’existence des réseaux sociaux, l’information va vite. Il y a un décalage entre une communication bien rodée et la perception des habitants", a poursuivi Christophe Bouillon, qui demande l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire.
"Les habitants ont une inquiétude légitime"
"Quand vous êtes incapable, quatre jours après, de dire exactement ce qui a brûlé, il y a de quoi inquiéter les habitants. Il faut quand même commencer à parler d’indemnisation. Les agriculteurs, les écoles nettoyées, tout cela a un coût. L’industriel n’a pas eu un mot pour les habitants du territoire", s’est insurgé le député PS. "Je n’ai aucune raison de remettre en doute la parole des pouvoirs publics, encore faut-il donner les explications qui conviennent. Les gens sont capables de comprendre à partir du moment où on les responsabilise. Non, ils n’en font pas trop. Les habitants ont une inquiétude qui est légitime", a conclu Christophe Bouillon.