Clémentine Autain dénonce des actes "inacceptables". Deux jours après la nuit d'émeutes et de violences urbaines qui a secoué Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, la députée LFI de Seine-Saint-Denis, invitée lundi d'Europe 1, a fait part de son "sentiment de tristesse et de colère".
"Je pense aux habitants qui subissent une double peine", a-t-elle expliqué au micro de David Doukhan. "Ils voient leur quotidien dégradé depuis plusieurs décennies à cause de politiques urbaines qui ne favorisent pas le rééquilibrage à l'intérieur des métropoles (…) et subissent en même temps ces scènes de violences".
"Le problème n'est pas au niveau de la répression"
"C'est inacceptable", ajoute Clémentine Autain, martelant n'avoir "aucune complaisance" pour les responsables de ces émeutes. D'ailleurs, assure-t-elle, "la répression va avoir lieu", et les responsables "vont être poursuivis". Mais, ajoute-t-elle, "le problème n'est pas au niveau de la répression". Selon l'élue LFI, la question est surtout de savoir "comment on fait en sorte qu'on vive correctement dans ces quartiers-là, et que le trafic de drogue n'apparaisse pas comme une solution pour beaucoup de jeunes et de familles".
Concernant la répression, Clémentine Autain estime "qu'on a des lois". Or, ajoute-t-elle, "on est sans arrêt dans une espèce de surenchère alimentée par l'extrême droite". "Cette idée qu'on ne résout qu'avec de la sanction a posteriori est une erreur magistrale", dit-elle encore.
Le plan du gouvernement pour la Seine-Saint-Denis ? "Particulièrement décevant"
"Si on continue à avoir un développement métropolitain avec une polarisation de richesse d'un côté et de pauvreté de l'autre, on va laisser le champ libre au trafic de drogue, à des jeunes qui ne voient pas de perspectives d'avenir", alerte-t-elle, voulant "tirer la sonnette d'alarme".
Or, les propositions du gouvernement, qui a annoncé la semaine dernière une série de 23 mesures pour la Seine-Saint-Denis, laissent la députée sur sa faim, Clémentine Autain fustigeant "un plan qui a le mérite d'exister", mais qui se révèle "particulièrement décevant".