Face à la fronde des cadres, le président des Républicains s’est adressé aux militants du parti. Il justifie sa décision de s'allier au Rassemblement national par le besoin de "clarté, d’action et de stabilité". Dans un mail, il revient sur l'espoir "d'une alternance".
"Je ne laisserai pas la parole du peuple être regardée de haut par les commentateurs habituels." Malgré la levée de boucliers suscitée par son accord noué avec le RN , Éric Ciotti persiste et signe.
Mardi soir, par écrit, il dresse un constat sombre des sept ans de macronisme – "violence dans la rue, explosion de l’insécurité, remise en cause de notre souveraineté, déclin de notre économie, naufrage de nos finances" – et acte la montée en puissance du Rassemblement National : "Ce n’est pas nous, mais les échecs d’Emmanuel Macron et les compromissions de la gauche, qui ont placé le Rassemblement national au niveau où il est aujourd’hui. Nous en prenons acte. À droite, il y a désormais l’espérance d’une alternance."
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Une alliance autour "des vraies valeurs de la droite"
Pour le président des Républicains, la tenaille Macron - Le Pen condamne son parti à être inaudible. Raison pour laquelle il dit avoir "pris ses responsabilités" en nouant cette alliance "avec tous ceux qui partagent les vraies valeurs de la droite française".
Face à l’union de la gauche, il prend les militants à témoin : "Je mesure les réticences soulevées par cette décision, elles sont la conséquence inéluctable de nos trop longues contradictions internes. Mais je mesure aussi l’espérance que cette décision fait naître dans le peuple de droite, que je sais – comme vous l’êtes – majoritairement favorable à cette union d’alternance, où nous ne perdrons ni notre âme ni notre identité, ni – surtout – l’avenir du pays."
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Une opposition ferme à Emmanuel Macron
Avant d’ajouter : "Je mesure les réticences soulevées dans le microcosme politico-médiatique, mais je ne me suis pas engagé en politique pour renoncer à mes convictions. Je suis entré en politique pour porter la voix des Français de droite, et pour porter la voix des militants que vous êtes. Tel est le combat que je veux porter."
"En 2022, vous m’avez élu à la présidence de notre famille politique pour incarner une opposition ferme à Emmanuel Macron. Je tiens cette ligne sans m’en détourner. Ma conviction profonde a toujours été que la politique demande clarté, honnêteté et sincérité. Assez des circonvolutions, avançons !" Convié au bureau politique convoqué par Annie Genevard ce mercredi à 15 heures, Éric Ciotti a contesté sa tenue et a de fait décliné l'invitation.