Un recours a été déposé samedi devant le Conseil d'Etat pour demander la suspension de l'interdiction des manifestations pro-palestiniennes ordonnée jeudi par le ministre de l'Intérieur, a-t-on appris auprès des avocats de l'association Comité Action Palestine.
"L'Etat devrait garantir toutes les expressions de solidarité"
"Une interdiction générale et absolue méconnaît totalement plusieurs libertés publiques, dont le droit de manifester. Elle s'inscrit dans un contexte de politisation de l'ordre public, là où l'Etat devrait garantir toutes les expressions de solidarité", a indiqué à l'AFP Me Vincent Brengarth, un des deux avocats de l'association. Leur référé-liberté, une procédure d'urgence, sera examiné lors d'une audience mardi à 11H00, a confirmé le Conseil d'Etat.
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Gérald Darmanin a ordonné jeudi à tous les préfets l'interdiction des "manifestations pro-palestiniennes, parce qu'elles sont susceptibles de générer des troubles à l'ordre public", ajoutant que "l'organisation de ces manifestations interdites (devait) donner lieu à des interpellations". Le texte du référé-liberté, consulté par l'AFP, demande la suspension de cette instruction aux préfets. "C'est justement dans un contexte extrêmement tendu et complexe que la liberté de manifester et la libre expression des opinions sont fondamentales, et ce afin de permettre un débat démocratique et apaisé au sein de la société française", argumentent les requérants.
Une manifestation pro-palestinienne rassemblant plusieurs milliers de personnes s'est déroulée jeudi soir à Paris, Place de la République, malgré l'interdiction. D'autres rassemblements ont eu lieu à Rennes, Lille et Toulouse. De nouveaux appels à des rassemblements en "solidarité avec le peuple palestinien" ont été lancés pour ce week-end à Paris, Lyon et Bordeaux .