Interdire le voile à l'université ? "Un coup politique inutile" pour Valls

Interdire le voile à l'université, un faux débat ? © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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A.D

Bannir ou non le port du voile à l'université ? La sphère politique s'est agitée sur la question dans la semaine. Mediapolis est revenu sur l'épisode samedi.

François Hollande l'a rappelé face aux Français, "il n'y aura pas d'interdiction du voile à l'université". Pourtant, dans Liberation de mardi dernier, Manuel Valls avait déclaré être favorable à une telle loi : "Il faudrait le faire, mais il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile. Il faut donc être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur", indiquait-il dans le quotidien national. Que peut donc déduire de cette sortie de Manuel Valls ? Mediapolis s'est penché sur la question.

"Pas utile de créer un problème là où il n'y en pas". Avant même de se faire gentiment "recadrer" par le président de la République dans l'émission Dialogue citoyen sur France 2, jeudi, le Premier ministre avait été désavoué mercredi par le ministre de l'Enseignement supérieur. "Ce que je vois sur le terrain, ce que me disent tous les présidents d'université, c'est qu'il n'y a pas de problème et ce n'est pas utile de créer un problème là où il n'y en a pas", avait déclaré Thierry Mandon. 

"Une posture". Invité de l'émission politique d'Europe 1, Guillaume Pérault, journaliste au Figaro, en profite pour rappeler que dans un certain nombre de sondages, beaucoup de Français sont favorables à l'interdiction du voile. "Ce qui me gène dans le petit coup politique de Manuel Valls, poursuit le journaliste, c'est que d'un côté, il soigne sa posture d'autorité à l'écoute de l'opinion publique et que la phrase d'après, il dit que ce n'est pas possible parce qu'il faut réviser la Constitution. Dire 'je suis pour' et ajouter la phrase 'Ce n'est pas possible' contribue-t-il à asseoir l'autorité de l'Etat ?", interroge de manière rhétorique le journaliste. Bilan ? Une simple "posture", pour Natacha Polony. Qui a eu le mérite, selon Olivier Duhamel, de surtout permettre au Premier ministre d'affirmer son autorité. "Manuel Valls confirme ainsi "son identité libérale sécuritaire, assez originale à gauche".