Le président Emmanuel Macron s'est expliqué directement avec une chômeuse et a défendu le budget qu'il compte consacrer à la formation, jeudi à Marseille en marge de sa visite du site Olympique de voile pour Paris-2024.
L'échange de quelques minutes à quelques mètres de l'Hôtel de Ville, devant les micros des médias, s'est terminé sur un désaccord sur les jeux Olympiques. "C'est complètement pourri, ils ne sont pas rentables, ils font le bonheur des multinationales !", a regretté cette Marseillaise de 41 ans. "Les jeux Olympiques c'est formidable, il y a des gens qui râlent pour tout, donc râlez, mais moi je suis content et fier", a répondu Emmanuel Macron avant de s'éloigner et de réintégrer la marche du protocole et de se rendre à la mairie.
Emmanuel Macron pris à partie à Marseille sur la loi Travail. Ecoutez l'échange tendu avec une manifestante : pic.twitter.com/z3dNXuRgms
— BFMTV (@BFMTV) 21 septembre 2017
"Le budget 2017, ce n'est pas mon gouvernement qui l'a fait". Auparavant, les deux avaient pu échanger au sujet de la formation. La Marseillaise a expliqué au président que Pôle Emploi venait de lui annoncer que l'agence ne pouvait financer que 1.500 euros des 4.500 euros dont elle a besoin pour une formation de quatre mois et demi. "Le budget 2017, ce n'est pas mon gouvernement qui l'a fait, il a été voté l'année dernière", s'est défendu Emmanuel Macron, avant d'assurer que "le budget qui sera voté à la fin de l'année permettra de mettre massivement de l'argent sur ces formations". Le président a rappelé qu'il entendait "dans le quinquennat" investir "15 milliards d'euros supplémentaires (...) dans la garantie jeune et les formations pour les chômeurs de longue durée".
"Une vraie réforme du marché du travail est nécessaire". Dans le contexte des manifestations de la matinée contre la réforme du code du travail, l'interlocutrice du président lui a reproché d'être "trop dans de libéralisme". "Les gens ne voient qu'un aspect de la politique qui est conduite, a répondu Emmanuel Macron, j'insiste sur ce point : une vraie réforme du marché du travail est nécessaire, car on produit depuis des décennies trop de chômeurs, en particulier chez les jeunes et les gens peu qualifiés. Nous allons avoir une politique de formation."
"Ce que vous touchez du doigt, c'est exactement ce que je ne veux plus, qu'on dise à des gens dans une transition : 'On ne peut pas financer' ", a-t-il ajouté, estimant qu'"aujourd'hui 2 millions de femmes et d'hommes ont besoin d'être formés, vous en faites partie d'après ce que vous me décrivez. Aujourd'hui la nation n'investit pas".