Le bail d'Élisabeth Borne à Matignon semble être prolongé : Emmanuel Macron a renouvelé sa confiance en sa Première ministre ce mercredi, lors de son entretien télévisé accordé à TF1 et France 2. Une déclaration qui va dans le sens de propos rapportés mardi, le président affirmant qu'il n'y aurait ni dissolution de l'Assemblée nationale, ni remaniement, ni référendum sur la réforme des retraites contestée dans la rue. Et à cette occasion, le chef de l'État a confié une mission qui semble quasiment irréalisable pour sa Première ministre, dans le contexte actuel.
Effectivement, alors qu’elle est fragilisée par bataille des retraites, Emmanuel Macron lui demande désormais de travailler avec les oppositions. "Le mandat que je lui ai donné, c'est de continuer à élargir cette majorité autant qu'elle le pourra, avec les femmes et les hommes de bonne volonté qui, de droite ou de gauche ou du côté de l'écologie, sont prêts sur les priorités et le programme de gouvernement que la Première ministre va travailler, à avancer avec elle", a glissé le président ce mercredi.
Un appel du pied aux députés Les Républicains
En réalité, il ne s'agit pas "d'accord de gouvernement ou de coalition", précise Emmanuel Macron. Cela pourrait se faire "texte par texte", selon lui. Un appel du pied à peine voilé à la quarantaine de députés LR qui n’a pas voté la motion de censure. "Ils n'étaient pas la totalité d'un parti (à voter la motion), c'est pour ça que je dis que c'est dur de bâtir des coalitions", a souligné le chef de l'État, poursuivant : "Mais, il y a des individualités qui sont prêtes à travailler avec les forces de la majorité".
Cependant, la tâche s'annonce périlleuse, d'autant que le président souhaite dans le même temps qu’il y ait "moins de textes de lois", c'est-à-dire de gouverner par décret. Le premier effet collatéral qui découle de cette volonté est le projet de loi immigration qui sera finalement découpé en textes plus courts alors qu'il devait être débattu au Sénat la semaine prochaine. Enfin, l’examen au Parlement est reporté, comme si déjà le mandat d’Élisabeth Borne était en sursis.
La Première ministre "conduira des consultations des forces politiques" pour "définir le calendrier parlementaire des prochains mois et identifier des majorités texte par texte", mais aucun calendrier n'est à ce stade encore défini.