Emmanuel Macron passe à l'offensive sur la sécurité. 3:37
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Michaël Darmon, édité par Antoine Terrel , modifié à
Lundi, Emmanuel Macron accorde une grande interview au "Figaro" consacrée à la sécurité, avant un déplacement à Montpellier sur le même sujet. À un an de la prochaine élection présidentielle, le président de la République veut reprendre la main sur ce thème, alors que la droite fustige son bilan. 
ANALYSE

Grande interview dans la presse, visite de terrain... En ce début de semaine, Emmanuel Macron passe à l'offensive sur la sécurité. Le président de la République sera lundi en visite dans un commissariat puis un quartier populaire de Montpellier. Le même jour, il accorde au journal Le Figaro un long entretien dans lequel il annonce des renforts en personnels et défend les policiers face aux attaques. Pour Emmanuel Macron, très attaqué par la droite et l'extrême-droite sur son bilan sécuritaire, il s'agit de reprendre la main à un an de la présidentielle et de ne pas rester uniquement associé à la gestion de l'épidémie de coronavirus

Emmanuel Macron connaît ses classiques de président sortant. Un an avant la présidentielle, on défend le bilan. Et pour les Français, à part la lutte contre l'épidémie de Covid-19, le thème de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme est l’autre sujet de préoccupation. 

Emmanuel Macron veut apporter des réponses

Sur ces sujets, le président de la République veut apporter des réponses : annonce de renforts en policiers et matériels, fermeté affichée face aux trafiquants de drogue, et soutien renouvelé à des forces de l’ordre qui avaient mal pris ses déclarations sur l'existence de contrôle aux faciès. Aujourd’hui, Emmanuel Macron affirme qu’il n y a pas de violences policières, alors qu’il en avait parlé par le passé.

Dans Le Figaro, le chef de l'État prend la parole sur un autre point symbolique. Emmanuel Macron a entendu l’émotion provoquée par le jugement de la cour de cassation sur le meurtrier de Sarah Halimi, qui ne sera pas jugé en raison de son état mental, et annonce son intention de changer la loi

Attaqué par la droite, il mise sur la fermeté républicaine

La sécurité est clairement un sujet de la campagne présidentielle. Et pour Emmanuel Macron, cet entretien au Figaro est un rappel de son action depuis son élection, et une manière de rappeler que la sécurité n’est ni de droite ni de gauche. D'ailleurs, pour son premier déplacement de terrain après cette interview, l'hôte de l'Élysée a choisi de se rendre à Montpellier, une ville dirigée par un élu socialiste qui prône une attitude réaliste et ferme sur les questions de sécurité. Michaël Delafosse est donc un interlocuteur idéal pour un Emmanuel Macron qui met en avance une référence : celle de Jean-Pierre Chevènement, désigné dans Le Figaro comme son ami.

Ainsi, à un an du scrutin de 2022, on voit se dessiner les contours d'un discours sur la fermeté républicaine, dans la logique posée depuis un certain temps par Emmanuel Macron. Un ton d'autant plus nécessaire pour lui que, parmi les candidats déjà lancés, le patron des Hauts-de-France et ex-LR Xavier Bertrand dénonce régulièrement l'"échec total" du président sur le sujet. 

Des sondages inquiétants

Emmanuel Macron, lui, a vu les sondages dans lesquels il est au coude-à-coude au premier tour avec Marine Le Pen. Il y a urgence, il ne peut pas rester immobile. Face à un virus qui lui a volé le contrôle de son agenda qui se resserre, le chef de l'État n’a pas d’autre choix : il doit se mettre en marche, persuadé que lui seul pourra sauver le soldat Macron.