Le gouvernement dévoile mardi le nombre de chômeurs à fin septembre, en espérant qu'après la douche froide d'août, l'indicateur de Pôle emploi renouera avec les bons chiffres du début d'année. La fameuse inversion de la courbe du chômage tant promise et annoncée par François Hollande serait pour lui un atout, un point d'appui alors que sa majorité est en plein doute sur sa candidature.
Y a eu de la triche. Quel magicien ce président. In extremis après 3 ans de suspense, la courbe va s’inverser ! Les conseillers de l’Elysée sont confiants. Ils s’appuient notamment sur la tendance de l’Insee qui, trimestre par trimestre, indique une tendance à la baisse. La problème, c’est que François Hollande n’est ni Harry Houdini, le grand magicien de la fin du 19e siècle qui se défaisait de ses chaînes cadenassées, ni David Copperfield.
Les 500.000 formations de chômeurs supplémentaires lancées au début de l’année sont venues s’additionner aux 500.000 déjà existantes, c’est un truc un peu voyant, tout comme les 445.000 emplois aidés sur l’année 2016. François Hollande pourrait donc gagner son pari mais comme disent les enfants et comme le clamera la droite sans surprise : y a eu de la triche.
La défaite assurée. Cette inversion de la courbe du chômage ne règle pas tout, puisque dans son propre camp, les doutes s'accumulent. Mais c'est justement sa chance : la défaite assurée, la débâcle même, c’est la meilleure configuration. Ségolène Royal l’analyse très bien : "si certains viennent me chercher, c’est parce que la défaite est assurée". Manuel Valls le loyal ? Oui, bien sûr, si le président renonce, il se prépare. Par devoir, par sens du sacrifice aussi vu les anathèmes que suscitent son offre de rassemblement : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, sans parler de Martine Aubry et de Christiane Taubira. On ne passe pas de chef de la majorité fouettard à candidat pacificateur de la gauche en 8 jours.
Puisque la défaite est déjà proclamée, que son principal responsable en paye le prix. Que François Hollande rejoigne définitivement Guy Mollet auquel il est souvent comparé, président du conseil pragmatique dans l’exercice du pouvoir et perçu comme le liquidateur de la SFIO. Il sera toujours temps après la présidentielle de savoir qui est le mieux placé pour ramasser la gauche en morceaux.