Le président du Sénat français Gérard Larcher a critiqué à Téhéran la nouvelle politique américaine des visas qui pénalise les Européens s'étant rendus en Iran, estimant qu'elle envoyait "un mauvais signal".
"Culture de la confiance". Les touristes de 38 pays, dont 30 en Europe, ne pourront désormais plus entrer sans visa aux Etats-Unis s'ils sont allés récemment en Irak, Syrie, Soudan ou en Iran, selon une loi adoptée vendredi par le Congrès américain et promulguée par le président Barack Obama. "Ce qui est sûr c'est que cela peut être perçu ici [à Téhéran] comme une marque de défiance et pour nous, ce n'est sans doute pas une initiative [...] qui s'inscrit dans la culture de la confiance à construire" avec l'Iran, a déclaré lundi soir Gérard Larcher, à l'issue d'une visite de trois jours.
Première visite d'un président du Sénat depuis 1979. Selon lui, cette loi "vient un peu en contradiction du rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)" qui a refermé le 15 décembre le dossier concernant les tentatives de l'Iran de se doter de l'arme atomique dans les années 2000. Cette décision ouvre la voie à une mise en oeuvre prochaine de l'accord nucléaire historique conclu en juillet, qui va permettre la prochaine levée des sanctions économiques imposées à l'Iran. Il a indiqué que "cela fera partie des sujets sur lesquels" il allait "échanger avec le président de la République", car "je pense que la France doit s'exprimer" sur cette nouvelle politique américaine. La visite de Gérard Larcher et de sa délégation, à l'invitation du président du Parlement iranien Ali Larijani, a été la première d'un président du Sénat français en Iran depuis la révolution islamique de 1979.