ISF : la taxation des "produits ostentatoires" de richesse envisageable pour le gouvernement

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Les ministres Bruno Le Maire et Gérald Darmanin sont favorables à des "corrections", sans pour autant remettre en cause le fond de la réforme sur l'ISF.  

Les ministres en charge de l'Economie et des Comptes publics se sont déclarés ouverts, dimanche, à la possibilité de taxer certains "produits ostentatoires", tels que les yachts ou les jets privés sans remise en cause de la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF).

"Boîte de Pandore." Invité du Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a soutenu l'idée d'une adaptation de la fiscalité existante mais souhaite éviter le risque d'"ouvrir la boîte de Pandore qui consisterait à fracasser les riches pour aider les pauvres". "Un véhicule à grosse cylindrée, on peut durcir le malus sur la pollution. Je suis également prêt à envisager une nouvelle tranche pour la taxe de francisation, en fonction de la taille du bateau, avec deux limites : attention à la filière des voiliers et à une fiscalité trop lourde sur les yachts, risquée pour les ports" de la Côte d'Azur notamment, a détaillé Bruno Le Maire.

"Epouvantail." Pas question en revanche de revoir la réforme prévue de l'ISF qui ne concernera plus que le patrimoine immobilier et exonèrera les valeurs mobilières (actions et obligations, fonds d'investissement). "Il s'agissait d'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron, l'ISF est un épouvantail pour ceux qui veulent créer des richesses et investir en France. Je suis opposé à toute création d'une nouvelle taxe qui viendrait compléter l'ISF (recentré, ndlr) sur l'immobilier", a expliqué le ministre de l'Economie. 

Darmanin favorable aux "corrections". Egalement interrogé sur le sujet, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, s'est déclaré, sur BFMTV, "favorable" à la mise en place d'une taxation des "produits ostentatoires". "Ce qui est productif pour l'économie ne sera pas surtaxé, et ce qui est une valeur immobilière ne sera pas plus taxé, simplement comme avant. Je suis favorable à la taxation des produits ostentatoires", a-t-il déclaré. "S'il y a, ici ou là, de la part de la majorité parlementaire, des volontés de correction, et notamment sur les signes ostentatoires de richesse, à condition que ce ne soit pas la (foire) farfouille aux idées les plus farfelues, personnellement j'y suis favorable", a ajouté le ministre des Comptes publics.

Cette mesure, censée stimuler l'activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans "l'économie réelle", devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d'euros pour l'État. La gauche, dénonce de son côté un "cadeau" fiscal pour les ménages les plus fortunés, sans garantie sur les retombées économiques du nouveau dispositif.