La libération de Jacqueline Sauvage mercredi soir par la grâce totale de François Hollande a été une surprise. En effet, fin janvier, le président de la République ne lui avait accordé qu'une grâce partielle. Onze mois plus tard, le chef de l'État a donc revu sa position.
François Hollande "avait ouvert la porte". À l'époque, François Hollande se refusait à accorder une grâce totale à cette femme battue et violée par son mari pendant 47 ans et qui avait abattu son tortionnaire de trois coups de fusil dans le dos, pour ne pas donner l'image d'un président qui contredit l'institution judiciaire. "Il avait ouvert la porte à la demande de libération conditionnelle pour que la justice se prononce", explique un de ses proches. Or, depuis, la justice a rejeté deux fois la demande de libération de Jacqueline Sauvage.
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"L'humain" plutôt que le "juridique". Parallèlement, la mobilisation en sa faveur a grandi et plus de 380.000 personnes ont signé la pétition pour demander au chef de l'État de la gracier. Les politiques de tout bord en ont appelé à lui. À cinq mois de la fin de son mandat, François Hollande a donc décidé il y a quelques jours d'utiliser pleinement son droit de grâce, après avoir reçu un avis favorable de la chancellerie. "On est dans l'humain, pas dans le juridique", justifie-t-on à l’Élysée. Il ne s'agit pas pour François Hollande de dire que Jacqueline Sauvage est innocente - elle ne bénéficie pas d'une amnistie - mais par sa décision, le président juge qu'elle a payé sa dette… quitte à froisser les magistrats.