Dimanche, 11h34. Sur Twitter, après l'annonce de l'hospitalisation de l'ancien président pour une infection pulmonaire. "Je pense affectueusement à Jacques Chirac", écrivait Alain Juppé. "Je lui souhaite de tout cœur de vaincre son mal et de se rétablir très vite."
Après celui du maire de Bordeaux, les messages de soutien sont venus en rafale à droite. Jean-François Copé - qui, il y a quelques semaines, en difficulté dans la course à la primaire, appelait l'ancien président à l'aide - mais aussi Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore François Fillon y sont tous allés de leurs encouragements. En meeting à Sète, Bruno Le Maire a également fait part de son émotion. La santé de Jacques Chirac a rassemblé les candidats à la primaire, tous à son chevet pour soutenir l'ancien chef de l'État.
Atout à droite. S'il semble, à première vue, ne pas s'agir là de politique, il ne faut pas s'y tromper. La "marque" Jacques Chirac reste un atout à droite. L'ancien président est une figure très populaire et son héritage se dispute âprement. Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il choisi de s'associer à François Baroin dans la course à la primaire ? Parce que l'ancien ministre du Budget incarne cet héritage chiraquien. Suffisant pour que les deux hommes, qui se sont haïs en 1995 lorsque François Baroin était aux côtés de son mentor alors que Nicolas Sarkozy préférait Edouard Balladur, enterrent la hache de guerre. Nicolas Sarkozy a besoin de sceller la réconciliation de la famille.
Ombre tutélaire. Alain Juppé n'est pas en reste. "Le meilleur d'entre nous", comme disait Jacques Chirac, dont le maire de Bordeaux a été Premier ministre, fait souvent référence à l'ancien président. La seule photo qu'Alain Juppé affiche dans son QG de campagne aujourd'hui est d'ailleurs celle du Corrézien. Jean-François Copé, lui aussi, convoque souvent la campagne de 1995 aux côtés de Jacques Chirac pour souligner qu'il ne craint pas l'adversité et qu'il a l'expérience de la bataille. Dix ans après son départ de l'Élysée, l'ombre tutélaire de l'ancien chef de l'État plane donc toujours sur la droite française.