Il a passé la nuit de dimanche à lundi à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Selon l'un de ses proches, Jacques Chirac, qui a dû être rapatrié d'urgence du Maroc pour une infection pulmonaire, serait conscient. Cette alerte sur l'état de santé de l'ancien président n'est pas la première.
Déprimé. Jacques Chirac est en effet très affaibli depuis plusieurs années, ce qui a profondément affecté sa vie quotidienne. Cloué dans un fauteuil roulant, l'ancien président est décrit par son entourage comme un homme déprimé, pour ne pas dire dépressif. Habitant depuis quelques mois avec son épouse, Bernadette Chirac, rue de Tournon à Paris, non loin du Sénat, il a dû renoncer à la routine qu'il s'était créée après son retrait de la vie politique. Finis les passages quotidiens par ses bureaux de la rue de Lille, exit les habituels déjeuners au Père Claude, un restaurant du 15e arrondissement.
Élocution laborieuse. Les visiteurs, eux aussi, se font rares. Les hommes d'affaires François Pinault, ancien dirigeant de Kering, et Marc Ladreit de Lacharrière, administrateur chez Renault, L'Oréal ou encore Casino, viennent encore voir l'ancien chef de l'État. Ce dernier peut aussi compter sur son compagnon de route Jean-Louis Debré. Mais les moments de lucidité s'envolent toujours plus vite, l'élocution est laborieuse, les conversations devenues presque impossibles. La dernière fois que Jacques Chirac est apparu en public, c'était en avril dernier, aux obsèques de sa fille aînée, Laurence. "Ce jour-là, il était prostré, effondré", confie l'un de ses intimes. Mais dès le lendemain, il avait déjà oublié.
Voyages au Maroc. En dépit de cet état de santé fragile, Bernadette Chirac insiste toujours pour continuer de partir au Maroc, à Agadir, où les Chirac ont leurs habitudes estivales. Le roi Mohammed VI met à leur disposition un palais ainsi qu'un important dispositif médical. Mais les médecins avaient fortement déconseillé le dernier voyage, comme les précédents.