"Je ne suis pas devenu muet en entrant Place Vendôme. Je n’ai pas l’intention de me mettre un bâillon", a déclaré, dans une interview accordée au Monde, le ministre de la Justice à propos de l'affaire des soupçons d'emplois fictifs, alors qu'il doit présenter mercredi en conseil des ministres son projet de loi sur la moralisation de la vie publique.
Soupçons d'emplois fictifs. Le garde des Sceaux réagissait au fait que le Premier ministre avait estimé qu'il n'aurait pas dû appeler la rédaction de France info pour se plaindre des méthodes d'enquête dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs au Modem.
La justice est une "valeur". "Quand j’ai quelque chose à dire à quelqu’un, surtout en privé, je le dis. Je suis ministre de la Justice, et pour moi la justice n’est pas seulement une institution : elle est aussi une valeur", a également déclaré au Monde le ministre de la Justice, qui a assuré qu'il n'y avait "jamais eu de pratique critiquable au sein de notre mouvement". Selon le Canard Enchaîné de mercredi, l'ancienne secrétaire du ministre de la Justice aurait été en partie rémunérée par le Parlement européen, sans avoir eu de rôle d'assistante parlementaire. Une enquête a été ouverte vendredi dernier par le parquet de Paris sur les assistants parlementaires du Modem pour "abus de confiance et recel de délit".
"Mélange des genres". François Bayrou a par ailleurs assuré que le projet de loi qu'il allait porter allait permettre de restaurer la confiance des citoyens. "Des pratiques ou des facilités d’un autre âge vont trouver des règles qui permettront le retour de la confiance", a-t-il jugé, évoquant les emplois familiaux créant un "mélange des genres préjudiciables", ou encore les frais de mandat, jusqu'ici non justifiés de manière systématique et obligatoire.