La colère des étudiants a explosé mardi. Quelques jours après l’immolation d’un étudiant à Lyon, le mal-être de ces jeunes s’est manifesté par des dégradations et des perturbations de cours, comme à Lyon et à Lille. Dans le Nord, François Hollande n’a par ailleurs pas pu participer à la conférence pour laquelle il était invité. Pour Xavier Bertrand, invité mercredi matin d'Europe 1, le problème est plus large. "Je sens à nouveau, comme l’an dernier, monter un vent de colère qui n’est pas bon pour le pays", a lancé le président de la région Hauts-de-France. "J’étais inquiet comme tout le monde l’an dernier parce que je voyais bien que notre pays pouvait se trouver à terre. Je n'ai pas envie de revivre cela."
Xavier Bertrand a ainsi lancé "un message" au gouvernement. "Il faut qu’on fasse attention à ne pas donner le sentiment que c’est par la violence qu’on peut se faire entendre et se faire respecter", a prévenu l'ancien ministre du Travail. "Souvenons-nous de ce qui s’est passé avec les 'gilets jaunes'. Quand on donne le sentiment de passer à côté de la colère, de ne pas comprendre les raisons de la colère, ce sont ceux qui sont les plus ultras, les plus durs et les plus violents qui donnent le sentiment que c’est comme ça qu’on se fera entendre. Ça, ça n’est pas possible."
"La violence, ça n'est pas possible"
"Cette colère, elle n’est pas là depuis 30 mois et depuis qu’Emmanuel Macron est là", a également reconnu Xavier Bertrand. "C’est une colère qui remonte à beaucoup plus longtemps que cela. Les causes de la colère, elles touchent bien évidemment au pouvoir d’achat, mais aussi au niveau de vie, aux perspectives pour les jeunes, les jeunes étudiants, pour les enfants de ceux qui travaillent et qui n’arrivent pas à s’en sortir... Et si on ne comprend pas aujourd’hui qu’il faut apporter des vraies réponses et un peu d’espoir, c’est notre système, globalement, qui est menacé."
Xavier Bertrand a tout de même condamné les violences qui ont émaillé la journée de mardi. "La violence, ce n’est pas possible. Ce n’est pas une phrase toute faite quand je dis cela", a-t-il assuré. "On ne peut pas forcer les grilles d’un ministère. On ne peut pas empêcher, comme cela s’est passé à Lille 2, un ancien président de la République et des centaines de jeunes qui étaient venus l’écouter, empêcher cette conférence de se tenir. On ne peut pas jeter des livres à terre, on ne peut pas casser."