Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière (FO), a prévenu lundi qu'"il y aura problème" si le président élu Emmanuel Macron persiste à vouloir légiférer par ordonnances cet été sur le droit du travail.
"Il y aura un problème d'une manière ou d'une autre". "S'il persiste dans l'idée de faire des ordonnances au mois de juillet, ça veut dire qu'il va balayer le dialogue social et la concertation : il y aura problème d'une manière ou d'une autre, donc on attend de voir", a prévenu Jean-Claude Mailly sur France Info. "Je ne vois pas quelle est l'organisation syndicale, quelle qu'elle soit aujourd'hui, sans parler du fond, qui peut accepter que ça passe à la schlague avec des ordonnances".
"On va voir ce que ça donne". Comme les autres centrales nationales, FO ne participera cependant pas au rassemblement organisé par le collectif "Front social", ce lundi à 14 heures Place de la République à Paris. "Chaque chose en son temps", a souligné Jean-Claude Mailly. "Pour le moment, il est à peine élu, on va regarder ce que ça donne", et notamment "est-ce qu'il veut faire une loi El Khomri puissance XXL ?". Il faut voir si Emmanuel Macron "va rester rigide sur ce qu'il a dit sur le plan social pendant la campagne électorale", ou "est-ce qu'il élargit, a un peu de souplesse dans la réflexion, accepte de véritablement dialoguer".
EN DIRECT - Emmanuel Macron : suivez les premières heures du nouveaux président élu lundi sur Europe1.fr
Les négociations par branches, "c'est pas républicain". Parmi les points d'inquiétude, le responsable syndical a cité la volonté d'Emmanuel Macron de "remettre en cause à nouveau la hiérarchie des normes, c'est-à-dire les négociations au niveau des branches". "Je le dis clairement : remettre en cause le niveau national de négociations, c'est pas républicain".
Le résultat. Emmanuel Macron a été élu dimanche président de la République en battant largement la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, lors d'un second tour marqué par une forte abstention. Emmanuel Macron a obtenu 66,1% des voix face à Marine Le Pen (33,9%), selon les résultats définitifs. Le second tour a été marqué par une hausse de l'abstention, 25,44% par rapport au premier tour (22,23%). C'est un record depuis 1969.