Jean-Claude Mailly a évoqué lundi une "déliquescence démocratique" car les partis politiques sont "faiblement représentatifs" des citoyens. Le secrétaire général de Force ouvrière (FO) répondait en creux aux critiques de certains candidats déplorant la faible représentativité syndicale chez les salariés.
Pour Mailly, la campagne est "atypique". La campagne pour l'élection présidentielle est "inédite" et "atypique" et représente "une certaine forme de déliquescence démocratique", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Cette "déliquescence" est liée, selon lui, d'abord au fait que les partis "sont faiblement représentatifs".
"On parle toujours du syndicalisme qui est faiblement représentatif", or "il y a plus de salariés adhérents aux syndicats que de citoyens adhérents des partis politiques", a déclaré le leader de FO.
Les partis ont été "amenés à faire des primaires parce qu'ils n'avaient pas assez d'adhérents".
"On assiste à des catalogues de programmes", regrette le leader de FO. "La logique voudrait qu'un grand parti se réunisse, débatte en interne, arrête son programme ou sa position puis choisisse un candidat. Maintenant, ce n'est plus possible puisqu'ils sont affaiblis", a relevé Jean-Claude Mailly, estimant que cette situation était démocratiquement "dangereuse". Il y a "déliquescence aussi, parce qu'on assiste à des catalogues" de programmes, ce que la population ne réclame pas, selon lui.
"Les citoyens et les citoyennes n'attendent pas obligatoirement des programmes détaillés de 80, 100 ou 150 propositions. Ils sont en attente de projet, d'une ligne de conduite générale." Ils veulent "surtout" qu'une fois élu, le "président de la République suive ce cap".
FO ne donnera pas de consigne de vote. Jean-Claude Mailly a toutefois refusé de "se positionner par rapport aux candidats" et rappelé que son syndicat, comme à l'accoutumée, ne donnera pas de consigne de vote. Il a précisé avoir rencontré les représentants de François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Il n'a "pas encore" vu Benoît Hamon et "n'a pas l'intention" de rencontrer Marine Le Pen, la candidate du Front national.