Il faut croire que le cinéma inspire Les Républicains. Si les proches de Nicolas Sarkozy comparent déjà la campagne de celui-ci pour la primaire au scénario de Rocky III, Jean-François Copé, lui, vénère plutôt Zorro. L'ancien président de l'UMP conserve une figurine du héros masqué et une affiche du Retour de Zorro dans son bureau.
"On m'avait laissé pour mort". L'homme qui finit toujours par remonter sur son cheval est un modèle pour Jean-François Copé. "Je reviens des entrailles de la terre. On m'avait laissé pour mort", confie le député-maire de Meaux. Dans son livre, Le sursaut français (éd. Stock), il raconte ce bureau politique de mai 2014 au cours duquel, sous la pression en pleine affaire Bygmalion, il avait fini par annoncer sa démission. Ses amis l'ont "poignardé", écrit-il dans son ouvrage.
La primaire "le démange".Le sursaut français se veut donc un livre personnel, mais aussi pragmatique. Jean-François Copé y déroule son programme, de la fin de l'emploi à vie pour les fonctionnaires à l'instauration d'un concordat pour l'islam de France, en passant par un plan Marshall pour la sécurité. Pourtant, le député de Seine-et-Marne assure qu'il ne vise pas la primaire de la droite, prévue en novembre prochain. "Ce n'est pas le sujet", assène-t-il. "Ça le démange, mais il n'est pas suicidaire", confie l'un de ses amis.
Offensive médiatique. Tout dépendra de ce livre. "Soit ça n'intéresse personne, soit il se passe un truc", glisse Jean-François Copé. Le maire de Meaux n'a donc renoncé à rien. Son offensive médiatique a d'ores et déjà commencé, avec la sortie des bonnes feuilles de son ouvrage dans Valeurs actuelles jeudi, une apparition prévue mardi prochain dans l'émission Le Divan, de Marc-Olivier Fogiel, sur France 3, et plusieurs autres interviews.
Renouer avec le terrain. C'est également la semaine prochaine que Jean-François Copé renouera avec le terrain, en effectuant mercredi un déplacement à Lille. Exactement là où un certain Jacques Chirac avait lancé sa campagne présidentielle de 1995. "Il est revanchard", confie l'un de ses soutiens, "car il n'a pas digéré Bygmalion". Dans cette affaire, Jean-François Copé se dit "innocent" et souligne que lui n'est "pas mis en examen".
Guerre avec Nicolas Sarkozy. Mais ce scandale a laissé des traces. La disparition de Jean-François Copé de la vie politique pendant un an et demi a permis à Nicolas Sarkozy de s'emparer du créneau de la "droite décomplexée". Difficile désormais pour le député-maire de Meaux de trouver un positionnement qui lui permette de se démarquer. Sans compter que l'inimitié personnelle que se vouent les deux hommes ressemble à une lutte à mort. "Moi vivant, jamais Copé ne sera candidat aux primaires", aurait même déclaré Nicolas Sarkozy en octobre dernier, selon Le Canard Enchaîné.
Au plus bas dans les sondages. Et si la cure de silence que le député-maire de Meaux s'est infligée pendant un an et demi l'a fragilisé au sein de la droite, elle n'a pas permis aux électeurs d'oublier Bygmalion. Selon un récent sondage Odoxa, 72% des Français ont une mauvaise opinion de Jean-François Copé. Les sympathisants Les Républicains sont à peine plus tendres : 55% d'entre eux jugent sévèrement l'ancien président de leur parti. Dans ce contexte, le retour de Copé-Zorro s'annonce délicat.