Mesure phare du programme de Benoît Hamon, candidat de la primaire organisée par le PS, le revenu universel est au centre des débats depuis plusieurs semaines. "Je crois que le revenu universel c’est véritablement quelque chose qui nie le travail, et la possibilité de trouver du travail pour un nombre suffisant de nos concitoyens", estime pour sa part Jean-Louis Beffa, président d’honneur de Saint-Gobain et auteur de Se transformer ou mourir, les grands groupes face aux start-up, invité jeudi de la matinale d’Europe 1.
"Libérer les énergies". "Je suis absolument persuadé qu’en libérant les énergies, que ce soit en entreprise ou chez les entrepreneurs individuels, on peut régler le problème du chômage", soutient-il. "Fondamentalement, intellectuellement, je crois que c’est une erreur", ajoute-t-il.
La menace d'une automatisation des tâches. Alors que Benoît Hamon considère que la société, via la robotisation des tâches, se dirige inéluctablement vers une diminution du temps de travail pour justifier en partie sa proposition, Jean-Louis Beffa estime qu’il s’agit d’une fausse expertise. "Il y a plein de pays autour de nous qui montre qu’il y a toujours du travail, ne serait-ce que l’Allemagne", relève-t-il.
Alors que 40 % des emplois actuels pourraient à terme devenir automatisables, selon une étude de 2014 réalisée par l'université d'Oxford, Jean-Louis Beffa ne pense pas que cette évolution s'accompagne d'un amoindrissement du marché du travail. "Il y aura évidemment d’autres emplois qui se créeront. C’est comme ce vieux débat sur les diligences. On disait : ‘Il va y avoir la mort des diligences, il va y avoir le train, il n’y aura plus d’emplois’. Ça n’est pas vrai. Il y a une mutation permanente de l’économie". "Par contre, ajoute-t-il, il faut être créatif, et pour être créatif il faut d’avantage libérer les forces créatrices de la France".