Jean-Luc Mélenchon dit se sentir «abandonné» par la communauté juive qu'il a «défendue toute sa vie»

Jean-Luc Mélenchon se défend "d'avoir manqué à son devoir" envers la communauté juive (Illustration).
Jean-Luc Mélenchon se défend "d'avoir manqué à son devoir" envers la communauté juive (Illustration). © Charly TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP
Dans un long entretien accordé à la revue Orient XXI, Jean-Luc Mélenchon s'est défendu "d'avoir manqué à son devoir" envers la communauté juive après sa ligne et ses propos sur le Hamas. "Je me sens abandonné par ceux que j’ai défendus toute ma vie", a-t-il notamment affirmé.

Accusé de nourrir l'antisémitisme, notamment par ses déclarations depuis le 7 octobre, Jean-Luc Mélenchon se défend "d'avoir manqué à son devoir" envers la communauté juive qui l'a au contraire "abandonné" et persiste sur sa ligne, estimant que le gouvernement israélien commet "un génocide" à Gaza.

"Jamais nous n'avons manqué à notre devoir"

"Je me sens abandonné par ceux que j’ai défendus toute ma vie. Jamais nous n’avons manqué à notre devoir. Ni aux principes qui le fondent", déclare le chef de file de LFI dans un long entretien à la revue Orient XXI.

"La communauté juive que j’ai connue, avec qui j’ai milité lorsque j’étais élu de Massy, vivait dans le débat et assumait ses divergences. Il y avait les 'cultuels' et les 'culturels'. La gauche, c’était les 'culturels'", ajoute-t-il.

 

Absent de la marche du 12 novembre contre l'antisémitisme, Jean-Luc Mélenchon assure que la communauté juive "a tort" de se sentir abandonnée par la gauche car "nous serons toujours les premiers à lutter sans faiblesse contre l’extension du racisme".

"Personne n'a porté plainte contre moi"

"Historiquement, la communauté juive avait fait le choix juste et judicieux de la gauche", insiste-t-il. Il estime "qu'on invente une polémique" à propos du choix des mots qu'il utilise dans ses déclarations ayant créé le scandale, comme celle sur la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qu'il avait accusée de "camper" en Israël.

"Cela participe d’une guerre idéologique dont le but est de faire taire les opposants", juge-t-il. "Personne n’a porté plainte contre moi pour antisémitisme, pourtant c’est un délit en France. C’est donc que nos accusateurs n’y croient pas eux-mêmes", balaye-t-il. 

 

Jean-Luc Mélenchon défend dans l'entretien son positionnement politique depuis l'attaque du Hamas. "J’ai appelé dès le 7 octobre au cessez-le-feu", dit-il, alors que cet appel, le jour même de l'attaque du Hamas, fait partie des reproches qui lui ont été adressés par le reste de la classe politique.

"Dans cette affaire, l’action (du Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu contre les Gazaouis n’est pas légitime. Ce n'est pas de la légitime défense, mais un génocide", maintient-il. "Il y a des manifestations de masse dans beaucoup de pays, y compris aux Etats-Unis d’Amérique auxquelles participent des segments amples des communautés juives locales", note-t-il. "Dans aucun pays du monde, sauf peut-être dans une bonne part de la classe médiatique française, ne s’installe un clivage anti-arabe, antimusulman", constate-t-il.