Jean-Luc Mélenchon a été entendu pendant plusieurs heures jeudi dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre. Notamment visé par une enquête préliminaire concernant ses comptes de campagne, le leader de La France insoumise avait déjà dénoncé une manœuvre politique en début de semaine, alors qu'il avait tenté, devant des caméras et avec plusieurs de ses soutiens, de rentrer de force dans son QG pendant une intervention de la police."De notre point de vue, il s'agit d'une affaire politique, clairement", a réagi Danièle Obono vendredi, au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1.
Un déploiement exceptionnel de moyens. "Le procureur de Paris est sous l'autorité du parquet, de la ministre de la Justice et donc du pouvoir politique", veut rappeler la députée de Paris. "Une perquisition de cette ampleur-là, sur une bonne quinzaine de sites, et dix domiciles privés, avec une centaine de policiers engagés, ne se fait pas sans que la garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur, donc le Premier ministre, soient au courant", pointe-t-elle.
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Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes, l'une sur les comptes de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon et l'autre sur des emplois présumés fictifs d'assistants au Parlement européen. "Il y a une exception dans la disproportion des moyens mis en œuvre", s'agace l'élue. "Quand on compare à d'autres partis, sur le même type d'affaires, il n'y a pas le même déploiement de moyens", souligne-t-elle.
Réexaminer les comptes de campagne, oui mais... Quant au fond de l'affaire, elle récuse les accusations dont son mouvement fait l'objet."C'est quelque chose que nous contestons et que nous contesterons. Nous sommes le parti dont les comptes de campagne ont été validés, et dont les remboursements ont coûté le moins cher au contribuable", explique Danièle Obono. "Nous avons dit, dès le départ, que nous sommes prêts à ce qu'ils soient réexaminés. Mais pour cela, il faudrait que tous les autres comptes soient réexaminés, car le focus sur nos comptes de campagne fait aussi oublier qu'un autre compte – celui de Macron –a été signalé et le procureur Molins a choisi de ne pas poursuivre la procédure", dénonce encore l'insoumise. "On voit bien qu'il y a un deux poids, deux mesures".
Le "sentiment d'injustice". La réaction du leader de la France insoumise face aux policiers et à un procureur a été vivement condamnée, notamment par le gouvernement et des syndicats de police. "L'Outrance", titrait par ailleurs Aujourd'hui en France jeudi, après cette séquence. "Cette réaction est à la hauteur de l'indignation et du sentiment d'injustice que ressentent à ce moment-là Jean-Luc Mélenchon et toutes les personnes présentes sur le lieu", balaye Danièle Obono.