Le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé dimanche que le mouvement des "gilets jaunes" lui donnait "entièrement raison" parce qu'il reprend "70%" de son programme de la présidentielle 2017.
"Pas de récupérer mais d'être récupéré". "Si on regarde les revendications des 'gilets jaunes', on s'aperçoit que 70% d'entre elles étaient dans mon programme (...) C'est un mouvement qui me donne entièrement raison", a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur le plateau du grand jury RTL/Le Figaro/LCI. Que les manifestants "demandent un référendum d'initiative citoyenne" ou "un impôt sur la fortune, c'est exactement ce qu'il y a dans mon programme", a insisté le leader des Insoumis, ajoutant que son but n'était "pas de récupérer mais d'être récupéré".
Le responsable politique a émis de sérieux "doutes" sur de récents sondages indiquant que Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national, profite davantage du mouvement que lui. Ce mouvement "est un processus de révolution citoyenne", "une révolte des peuples contre un ordre injuste", qui ne "peut pas recevoir de consignes" car "par définition les révolutions n'appartiennent à personne", a-t-il ajouté.
"On se croirait sous l'ancien régime". Concernant le net recul de la mobilisation samedi, le chef de LFI a observé que "monter quatre semaines de suite à Paris, ça coûte des sous". Ajouté au "froid de canard" et aux "événements de Strasbourg", théâtre d'un attentat mardi, Jean-Luc Mélenchon a estimé que "le contexte a pesé sur la forme de la mobilisation, mais pas sur le fond". Se refusant à tout pronostic sur la suite du mouvement, Jean-Luc Mélenchon a confirmé qu'il continuait, lui, à demander la dissolution de l'Assemblée nationale. "Des milliers de gens crient 'Macron démission' et ne reconnaissent pas la légitimité du président", a-t-il également estimé.
Selon le leader des Insoumis, "tout ce que le président de la République a annoncé l'autre (lundi) soir marche à clopin-clopant et ne fonctionne pas", citant les 100 euros de la hausse du Smic, la CSG pour certains retraités ou la prime défiscalisée exceptionnelle versée par les entreprises volontaires à leurs salariés. "On se croirait sous l'ancien régime, a-t-il fustigé. Le roi à tout bout de champ convoquait les nobles et les curés pour leur dire: écoutez, faites quelque chose, on va mourir. Et les autres disaient 'oui, oui, bon on verra' et ils donnaient une petite pincée et ça s'est très mal fini. Là c'est pareil."