Jean-Marie Le Pen, exclu du FN en août 2015 et rétabli comme président d'honneur du parti par décision de justice, déclare qu'il compte se rendre au congrès du Front national, où il "pense" qu'on lui "accordera la parole", dans une interview publiée samedi dans Le Figaro. Une information qu'il avait déjà dévoilée sur Europe 1, jeudi.
"Je devrais être invité au congrès, même si j'attends toujours. En tout cas, je m'y rendrai, car je rappelle que je suis toujours parlementaire européen et président d'honneur, et donc en activité. Je pense que l'on m'accordera la parole, et qu'elle sera écoutée", dit Le Pen.
"En politique, on n'est jamais hors jeu si on voit clair". Interrogé sur les évolutions qui s'amorcent en vue du congrès du parti, le père de Marine Le Pen répond que "la remise en ordre des priorités politiques du parti (lui) paraît une bonne chose, car elle correspond à la réalité politique". A ses yeux, "en politique, on n'est jamais hors jeu si on voit clair, que l'on agit avec droiture, et à condition de ne pas se tromper sur la cause de ses échecs", surtout deux "pour Marine Le Pen", sa propre exclusion du parti et "le changement de priorité sur l'Europe et l'euro, alors que la problématique essentielle reste le phénomène migratoire".
Changer de nom, "c'est totalement absurde". Mais Jean-Marie Le Pen "reste hostile au changement du nom, c'est totalement absurde!" "Quand un bateau s'est mis au plain, généralement, on ne met pas en cause le constructeur, ni la coque ni le moteur, mais plutôt l'équipage ou le capitaine, qui lui est à la barre ! Il y a un phénomène de 'changite', où l'on veut tout changer !", dit-il. Par ailleurs, il s'étonne que la présidente du parti "n'ait pas encore réuni son comité central depuis les élections, comme le prévoient les statuts. C'est anormal et illégal, car c'est le seul organe démocratique du FN. C'est se priver d'un outil efficace de connaissance de l'opinion du mouvement".
En juin, Jean-Marie Le Pen s'était vu refuser l'accès au siège du parti à Nanterre où se déroulait une réunion du bureau politique frontiste, interdiction qu'il qualifie de "voie de fait". Le FN a fait appel de la décision de justice de l'automne dernier rétablissant M. Le Pen comme président d'honneur.