Il réclame l'annulation du Congrès du FN. Jean-Marie Le Pen poursuit son bras de fer judiciaire avec sa fille. Il a demandé mardi en justice l'annulation du congrès en cours du Front national qui devrait le priver de son titre de président d'honneur, après avoir remporté une première manche : l'annulation de sa suspension du parti d'extrême-droite.
Dans le viseur du "Menhir", 87 ans, mis au ban du parti après une nouvelle série de provocations en avril : la "légitimité" de ce congrès par correspondance qui se tient jusqu'à vendredi et doit rénover les statuts du parti, supprimant notamment sa présidence d'honneur.
Le chef historique du FN pendant près de 40 ans jouit de cette fonction depuis 2011, un titre qui le rend membre de droit de toutes les instances internes, "à vie" selon lui. 51.500 adhérents doivent approuver ou rejeter dans leur intégralité ces nouveaux statuts.
Un vote "vicié". Jean-Marie Le Pen attaque donc le congrès lui-même pour tenter de conserver son titre. Son avocat, Me Frédéric Joachim, a dénoncé à l'audience un vote "vicié, bloqué, suggéré, malhonnête", qui ne "fait pas honneur à un grand parti qui se prétend le premier de France".
Jean-Marie Le Pen demande la "suspension" du vote et l'organisation d'un congrès "physique" où il pourrait "s'exprimer librement" et où la question de la suppression de son titre serait posée à part. Si les juges décidaient de ne pas annuler le congrès, il demanderait alors le report au 31 juillet de la clôture du vote et l'instauration d'un nouveau scrutin en plusieurs questions.
L'avocat du FN, Me Frédéric-Pierre Vos, a lui demandé aux juges de se déclarer incompétents sur ces questions qui relèvent "du tribunal administratif". La décision est attendue mercredi à 15h.