"Un 90e anniversaire... je n'aurais jamais cru arriver jusque-là. Mais vous voyez, après tout il suffit d'un peu de chance et de volonté." Affaibli, assis sur sa chaise dans sa demeure de Montretout, dans les Hauts-de-Seine, dimanche, Jean-Marie Le Pen a fait part de sa mélancolie, comme a pu le constater notre journaliste, présent.
Adieux.La fête des 90 printemps du cofondateur du Front national ressemblait à une soirée d'adieux. Le patriarche a rendu les armes : fini les guerre intestines, les histoires de famille. Tous les ennemis d'hier étaient là. Flûte de champagne à la main, les invités ont bien senti qu'une page se tournait.
Il cite l'auteur antisémite Brasillach. Comme pour enrayer l'impression du temps qui passe, Jean-Marie Le Pen a fait appel à l'un de ces écrivains antisémites qu'il aime citer. "Comme disait Brasillach dans un vers, le passé fut si beau en somme qu'il ne faut blâmer le destin. Merci, amusez-vous bien, c'est toute la grâce que je vous souhaite", a-t-il lancé à l'assistance.
Brigandes. Si Marion Maréchal était bien là, Marine Le Pen, elle, n'avait assisté qu'aux retrouvailles dans l'après-midi. Elle a donc raté le concert des Brigandes, ce groupe de jeunes femmes qui juxtaposent à de la musique sixties des paroles extrémistes. "Brigitte Bardot et la charia / Ça ne s'accordera pas / Foutez l'camp...", pouvait-on donc entendre dimanche. Provoquer, toujours et encore, pour faire parler de lui : Jean-Marie Le Pen ne connaît pas d'autre refrain.