Vendredi matin, la presse évoque un débat “sans relief” (Le Figaro) avec des candidats “trop policés” (Le Parisien). Interrogé dans la Social Room d’Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach, l'un des animateurs de la soirée, “pense le contraire”, avec un “débat tendu et sérieux”, sans “gadget”.
“Je pense que ce débat était déterminant et qu’il aura des effets sur le long terme. Chacun des favoris a été dans la retenue. À trois jours du scrutin, les trois favoris n’allaient pas s’envoyer des coups de matraque, les enjeux sont trop forts, ils savaient bien qu’un mot de travers pouvait avoir des conséquences terribles. Ce débat aura des résultats.”
Jean-Pierre Elkabbach met en avant que de nombreux sujets inédits ont été traités lors de cette soirée. “Dans Le Figaro, l’édito de Guillaume Tabard porte ce matin sur les sujets de politique internationale, essentiels pour mesurer la stature d’un futur Président. Il ne faut pas être prisonnier de la peopolisation simpliste. Les débats sont la meilleure réponse à l’ignorance. On a parlé de sécurité après l'élection de Donald Trump, nos armées, la Syrie, notre présence à Damas, l’Europe, la Chine, le climat, le numérique, les robots, le collège unique, la réforme des régions, l’intelligence artificielle. Tous ces sujets sont dans les pages des Echos !”
Interrogé sur les critiques contre les médias et l’organisation des débats portées par les candidats jeudi soir, Jean-Pierre Elkabbach les balaie d’un revers de la main : “Ils savaient tous comment ça allait se dérouler ! Ces attaques contre la presse me laissent indifférent, c’est un phénomène classique. Quand un interlocuteur est en difficulté, il s’en prend aux médias. Et il est vrai que parfois nous leur tendons le bâton.”
Au sujet de sa propre prestation, le journaliste d’Europe 1 se dit “déçu de lui-même” mais met en avant la difficulté d’interroger sept personnes en même temps, dans une soirée au temps limité. “Si on me le demande la prochaine fois, je n’irai pas. Il y a des questions clés qui ne pouvaient pas être posées, à cause du temps, et parce que chacun veut intervenir”, souligne Jean-Pierre Elkabbach.