Jean-Pierre Masseret ne désarme pas. La tête de liste socialiste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine assume son refus de se retirer au second tour pour faire barrage au Front national, malgré les consignes du bureau national du PS. "Le combat n’est pas l’évitement, c’est l’affrontement. C’est porter d’autres propositions. Vous imaginez que pendant six ans on ne va pouvoir rien dire, qu’on sera absent ?", a déclaré Jean-Pierre Masseret au micro d'Europe 1, lundi soir. "Je n’arrive pas à m’inscrire dans cette logique qu’on ne servira à rien. Ce n’est pas en s’éloignant du diable qu’on règle la question de sa diablerie", a-t-il poursuivi.
"Je n'accepte pas de porter le chapeau". Jean-Pierre Masseret a également répondu aux critiques qui l'accusent de favoriser la prise de pouvoir du FN dans le Grand Est. "C’est un chapeau qu’on va me faire porter, je ne l’accepte pas. Ceux qui votent FN, ce sont les électeurs, eux qui sont responsables de ce vote", a-t-il assuré. La tête de liste PS a en outre justifié son refus de se retirer par l'échec de la stratégie du Front républicain. "Cette approche n’empêche pas le FN de grimper. Aujourd'hui, le FN est au Parlement, au Sénat, dans les villes, ça c’est une réalité."
"Je vis des moments difficiles". Dans le camp socialiste, de nombreuses voix, comme le maire de Strasbourg Roland Ries, se sont élevées pour intimer à Jean-Pierre Masseret de se retirer. "Ce n'est pas le seul, et pour moi c’est délicat, c’est une souffrance. Je vis des moments difficiles, je ne vous le cache pas", a avoué la tête de liste PS. Le président sortant du Conseil régional de Lorraine a enregistré un revers cinglant, dimanche soir au premier tour, en arrivant en troisième position. Jean-Pierre Masseret a recueilli 16,11%, loin derrière la liste du Front national menée par Florian Philippot (36,06%), et la liste des Républicains-UDI-MoDem, conduite par Philippe Richert (25,83%).