"Le pays s'affaiblit", a dénoncé Jean-Pierre Raffarin, mercredi sur Europe 1. Réagissant aux blocages et à la contestation contre la loi Travail, l'ancien Premier ministre a jugé que la France se trouvait dans une situation "d'extrême fragilité". "On vient de perdre de nombreuses places au classement de l'attractivité en Europe, on est dans une situation où l'économie française et l'image du pays se dégrade", a-t-il poursuivi.
"Une logique d'achat des élections". Face à la grogne sociale, l'ancien Premier ministre a jugé François Hollande et Manuel Valls "à côté de la plaque". Évoquant les négociations avec la SNCF et le coup de pouce accordé aux salaires des enseignants, Jean-Pierre Raffarin a jugé que le gouvernement était "dans une logique d'achat des élections de 2017". "Un jour c'est les enseignants, le lendemain les syndicats. Ils sont en 2017 alors qu'il faut être en 2016, dans les difficultés", a-t-il martelé.
"Enrichir" la loi Travail. Alors que la loi Travail est examinée par la commission des lois du Sénat, à partir de mercredi, Jean-Pierre Raffarin a rappelé son souhait d'"enrichir" le texte. "On va mettre le contenu que le gouvernement avait prévu avant toutes les négociations et les reculs", a-t-il expliqué. "On va protéger les PME comme c'était prévu initialement, revenir sur tout ce qui était taxation du CDD, libérer l'embauche", a poursuivi l'ancien Premier ministre, estimant que "ce qui est bon pour l'entreprise est bon pour les salariés".
Si le texte était finalement adopté dans sa forme actuelle et que la droite remportait les élections de 2017, "on l'abrogerait sur un grand nombre de décisions", a glissé Jean-Pierre Raffarin. "Quand le chômage augmente de 20% en France, il faut être clair."