"A un moment c’était Hitler, c’était Pétain, c’était Vichy… enfin on a entendu tout et n’importe quoi". Invité sur Europe 1 jeudi matin, Jean-Vincent Placé est revenu sur les critiques à gauche dans le débat sur l'extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France. Pour le sénateur de l'Essonne et président de l'Union des démocrates et des écologistes, la mesure est au contraire "un symbole fort".
"C’est un symbole fort que je soutiens". Le sénateur indique trouver "incroyables" les critiques à gauche sur le sujet :"Je trouve incroyables les caricatures que nous entendons ; les diatribes, les indignations haut perchées, notamment de la gauche de la gauche sur cette affaire". Il explique que dans le contexte actuel l'idée "ne le choque pas", c'est même "un symbole fort" que Jean-Vincent Placé "soutient" :"Nous sommes dans un moment où nous avons été durement frappé par des terroristes qui sont issus de notre territoire, français ou binationaux français. Nous ne pouvons pas accepter que la communauté nationale soit ainsi frappée par des gens qui n’ont plus rien à faire de cette communauté", a-t-il souligné.
Étendre la déchéance de nationalité à tous les Français. Même s'il dit soutenir "le principe même" de la mesure, Jean-Vincent a quelques doutes sur sa capacité à traiter les Français de manière "égalitaire", c'est pourquoi il propose d'étendre la déchéance de nationalité aux Français uniquement français : "Je sais la difficulté de créer des apatrides, donc il y a un vrai débat de conventions internationales. Je pense que l'égalité est importante par rapport à la déchéance de nationalité", explique le sénateur quitte à au moins remettre au goût du jour, une mesure utilisée pour la dernière fois à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, "l'indignité nationale pour tous".
Hollande a-t-il les 3/5 pour voter sa réforme constitutionnelle ? Le parlementaire pense en tout cas que oui : "Il y a une majorité silencieuse de la plupart des parlementaires, socialistes et Les Républicains". On entend beaucoup se manifester la gauche de la gauche, le Front de Gauche, les Verts, mais très peu les centristes par exemple. J’ai quand même l’impression que la grande masse , qui ne se prononce pas, attens un peu, ce qui est quand même légitime". Jean-Vincent Placé a également indiqué qu'il aurait été "contre" un référendum sur le sujet, car selon lui, cela "ne mène pas à grand-chose".
Jean-Vincent a par ailleurs déploré l'autorisation de rejet des boues rouges dans les Calanques à Marseille, donnée à la société Alteo :"Je déplore cette décision du préfet des bouches du Rhône", a-t-il expliqué tout en se réjouissant "la réaction très ferme" de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. "Le compromis ne me va pas mais il est là et c'est la loi qui s'applique".