C’est un pas vers la candidature pour l'élection présidentielle de 2017. François Hollande était mardi soir, à l’heure de l’apéritif, au ministère de l’Agriculture chez son ami, le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Face à près d’une centaine de députés socialistes, le Président a tenu un discours très clair : je suis là et je vais me battre.
Un François Hollande qui ira "jusqu'au bout". Il y a eu un léger frémissement dans la salle quand François Hollande prononce cette phrase : "J’irai jusqu'au bout du combat. Je dois rassembler la gauche, nous devons installer l'idée que c'est possible." Les députés présents ont peu de doute sur le sens de ces propos. Ils se trouvent face à un François Hollande qui harangue sur les thèmes : soyez fiers du bilan, défendez-le, c’est un bilan de gauche. "Nous avons aussi un projet", soyez la gauche qui protège face aux populismes et face à une droite qui veut remettre en cause toutes les avancées sociales, dit-il en substance.
Le seul rempart contre une droite "réactionnaire". Et enfin, le président leur intime d'être fiers de lui, même s'il "sait le trouble qu'ont pu provoquer des entretiens et des livres" ! François Hollande fait allusion à Un président ne devrait pas dire ça..., publié en avril dernier et qui a déclenché de nombreux remous parmi les ténors socialistes. Et de craindre ce qu’ils ont en face : une droite qu’il qualifie de "réactionnaire". Hollande distribue les coups, parlant de Nicolas "Sarkozy le revenant" et de "Juppé le passe-muraille", une manière de pointer son supposé manque de charisme… Face à lui, le président a cette majorité silencieuse du groupe socialiste, jusqu'ici loyale, mais déboussolée depuis le livre confidence.
Une nouvelle preuve qu'il a envie d'aller au combat. L’un d’eux raconte cette rencontre : "Quand il est arrivé c’était frisquet. Mais quand il a eu fini de parler, on lui a fait une belle ovation. On avait besoin de sentir qu’il était présent, et combatif." Ce genre de séance de motivation ne vaut certes pas pour une déclaration de candidature, mais c’est la preuve que François Hollande a envie d’aller au combat.