Emmanuel Macron participe mardi à Lausanne à la présentation de la candidature de Paris pour les JO de 2024. En face, Los Angeles, la rivale américaine, ne peut pas vraiment compter sur le soutien de Donald Trump.
Après la COP21, Paris 2024 est l’autre ring sur lequel le président français et le président américain s’affrontent. On est face à deux tactiques très différentes. Emmanuel Macron donne tout, quand Donald Trump est prié d’en faire le moins possible. À peine arrivé à l’Elysée, le Français reçoit comme tous premiers invités de sa mandature la commission d’évaluation du CIO. Il y a également eu la com’ très léchée du président jouant au tennis en fauteuil roulant ou chaussant les gants de boxe lors des "Journées olympiques" organisées fin juin sur les bords de Seine.
Macron, un destin olympique ? Et puis il y a aussi l’athlète Macron qui colle à l’esprit olympique. Je parle de sa trajectoire politique ; il n’était personne il y a un an, une candidature sur la volonté et sur les valeurs de renouvellement, de jeunesse, de diversité qui lui a permis d’arracher la victoire. Une histoire comme les JO les aime, les raconte. Trump, de son côté, est à l’opposé de l’olympisme : anti-immigration, repli national, l’argent roi assumé, etc. Et d’ailleurs, le maire de Los Angeles lui a demandé formellement de surtout, surtout, rester en retrait.
Une formidable vitrine. L'accueil des JO à Paris est donc devenu une priorité pour le président français qui jette toutes ses forces dans la bataille. L’enjeu économique n’est pas anodin. Décrocher les JO est une manière de montrer que la France est de retour, et rayonne sur la scène mondiale. En termes de popularité, Emmanuel Macron peut aussi - si on a les jeux – récolter quelques points. Mais il y a un autre ressort, le chef de l'Etat croit en le prophétie autoréalisatrice : sa force, son carburant c’est l’optimisme. On le voit dans son regard un peu illuminé d’ailleurs quand il s’emballe dans ses discours. Si la France décroche les JO c’est que ça va bien, c’est que ça va mieux.
Une forme d'Âge d'or. C'est un enjeu personnel et politique donc, qui peut faire souffler un vent porteur sur le quinquennat d'Emmanuel Macron. C’est le syndrome de la Coupe du monde de 1998, même si ça n’a pas duré, les esprits ont été marqués ; la France Black-Blanc-Beur qui gagne, la croissance était forte, le chômage baissait. Cette parenthèse enchantée, Emmanuel Macron l’a bien sûr dans un coin de sa tête et il veut, en décrochant les JO, rallumer cette flamme optimiste que beaucoup de Français ont perdue.