Dans son édition du 2 juin, Le Parisien précise que la commission des sondages, saisie par l'institut Odoxa, a validé cette enquête sur les éventuels candidats à la primaire de la droite. "Dernier né des instituts de sondage, Odoxa n'a aucune couleur politique, ni aucun lien contractuel avec le monde politique, partis ou gouvernement", explique Gaël Sliman, le président d'Odoxa, dans les colonnes du quotidien.
C'est une enquête qui a prodigieusement agacé le camp Sarkozy. Pour la première fois, un sondage place Alain Juppé devant Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite. Selon cette étude Odoxa publiée dimanche par Le Parisien, le maire de Bordeaux serait au coude à coude avec le président de l'UMP au premier tour, avec 39% des voix chacun. Mais il battrait assez largement son rival au second tour, avec 55% des suffrages. De quoi faire s'exclamer Le Parisien en premier page : "Le préféré, c'est Juppé".
Un échantillon jugé inapproprié. Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on juge cette enquête "faisandée" et "grotesque". C'est la méthode de calcul que les proches de l'ancien chef de l'Etat étrillent. Selon eux, l'échantillon est inapproprié dans le cadre d'une primaire. "C’est un mode de calcul qui conviendrait si 15 millions de Français allaient voter", dénonce un proche. Pour l'équipe de Nicolas Sarkozy, la seule grille de lecture qui vaille est celle qui s'en tient aux seuls sympathisants de droite, auprès desquels l'ancien président garde l'avantage.
De fait, sur les 911 personnes qui constituent l'échantillon de l'institut Odoxa, seulement 10% ont répondu être "absolument certain" de participer à la primaire. "Ceci est le potentiel maximum de participation", prévient d'ailleurs Odoxa dans le document détaillant l'étude. Le nombre de personnes réellement sondées se trouve donc considérablement réduit.
"Notre échantillon tient compte des critères établis par l'UMP pour sa propre primaire", explique Gaël Sliman, le président d'Odoxa, contacté par Europe 1. "Si on prenait uniquement les sympathisants UMP, on oublierait ceux du centre ou les autres Français qui pourraient participer". Quant à l'échantillon sondé sur son choix pour la primaire, "il comprend ceux qui sont certains de participer ou qui pensent qu'il est possible qu'ils participent", précise Gaël Sliman. Soit 246 personnes, auxquelles il faut retrancher 16% d'entre elles qui sont sans opinion dans le cas d'un second tour Sarkozy/Juppé.
Une enquête validée par la commission des sondages
Dans son édition du 2 juin, Le Parisien précise que la commission des sondages, saisie par l'institut Odoxa, a validé cette enquête sur les éventuels candidats à la primaire de la droite. "Dernier né des instituts de sondage, Odoxa n'a aucune couleur politique, ni aucun lien contractuel avec le monde politique, partis ou gouvernement", explique Gaël Sliman, le président d'Odoxa, dans les colonnes du quotidien.
Les enquêtes d'opinion seront déterminantes. La polémique montre en tout cas que le sujet est pris très au sérieux par le camp Sarkozy, car ce genre de sondage entretient une petite musique qui lui est défavorable. Or, qu'on le veuille ou non, les enquêtes d'opinion seront déterminantes dans la course à la primaire. Certains fidèles du patron de l'UMP estiment que la commission des sondages devra définir des règles de calcul spécifiques.
A droite, on se souvient que les sondages avaient été un sujet de tension lors de la primaire du Parti socialiste en 2011. Le camp Royal avait dénoncé pendant des semaines le matraquage des enquêtes et des échantillons jugés pas représentatifs. Toutefois, la même candidate n'avait pas fait entendre ces critiques en 2006, lorsqu'on la surnommait "la madone des sondages"...
Difficile à interpréter, un an et demi avant. Quoi qu'il en soit, dans tous les camps, on garde la tête sur les épaules. La seule leçon qui met tout le monde d'accord, y compris parmi les amis d'Alain Juppé, c'est qu'un an et demi avant la primaire, cette photographie de l'opinion ne peut être que floue.