Alain Juppé a réitéré mardi sur Europe 1 sa position sur l'extension des conditions de la déchéance de nationalité. "Pourquoi pas pour les binationaux nés français. Mais si un mono-national devient apatride, là je dis stop, c'est pour moi une ligne rouge absolue", a-t-il affirmé.
La ligne rouge absolue. Dans son livre, Alain Juppé estime qu'il faut prononcer davantage de déchéances de nationalité. En revanche, il se dit opposé à toute déchéance de nationalité pour un Français mono-national. "Ce n'est pas un problème juridique, c'est un problème moral. Est ce que la patrie des droits de l'homme peut se mettre en contradiction avec la déclaration des Droits de l'Homme : pour moi, la réponse est non. Dans le droit positif aujourd'hui, on peut déchoir de sa nationalité, un français binational. Ça ne me dérange pas, puisqu'on ne rend pas les gens apatrides", a insisté l'ancien Premier ministre.
Il s'est montré plus circonspect sur la proposition de François Hollande de modifier la Constitution. "Est ce que ça nécessite vraiment une révision de la Constitution ? La Constitution, c'est un texte sacré, on ne peut y toucher que d'une main tremblante, pour reprendre une formule célèbre", a-t-il expliqué.