François Hollande a jugé mercredi "insupportable" que des citoyens français jugent nécessaire de se "cacher" en "raison de leurs choix religieux", dans une allusion au débat sur le port de la kippa après l'agression d'un enseignant juif par un jeune armé d'une machette mardi à Marseille. "Il est insupportable dans notre pays que des citoyens se voient inquiétés, agressés, frappés en raison de leurs choix religieux" et qu'ils "puissent en tirer la conclusion qu'il faudrait se cacher", a-t-il déclaré, présentant ses vœux aux Corps constitués et aux bureaux des assemblées à l'Elysée.
Un "défi". "Face aux défis que nous rencontrons, aux épreuves que nous avons encore connues ces dernières heures, la meilleure réponse, c'est la République, ses principes, ses valeurs, ses devoirs", a fait valoir François Hollande. Selon lui aussi, "la lutte contre le racisme et l'antisémitisme appelle de la part des administrations et des fonctionnaires concernés une très grande fermeté qui doit conduire à saisir les tribunaux chaque fois qu'un appel à la haine est prononcé".
Appel à enlever la kippa. Mardi soir, Zvi Ammar, président du Consistoire israélite de Marseille, avait donné la consigne aux membres de sa communauté de ne plus porter la kippa jusqu'à nouvel ordre. "Je demande avec beaucoup de peine à ma communauté de retirer la kippa provisoirement. On doit dans des situations exceptionnelles prendre des décisions exceptionnelles. Malheureusement, on peut facilement être identifié et donc agressé, et je ne veux pas qu’il arrive un malheur à l'un de nous". Cette déclaration avait suscité de nombreuses réactions.
De nombreuses réactions. Roger Cukierman, le président du Crif a notamment estimé que cette recommandation "n'est certainement pas une bonne idée". "Donner une recommandation collective" contre le port de la kippa, "je trouve que ce n'est pas très digne. C'est donner la victoire aux djihadistes. Au contraire, il faut résister, se battre, c'est notre honneur et notre dignité de juifs".