NKM à terre, un pompier penché sur elle. Cette image et celles qui précèdent, montrant un homme agressant Nathalie Kosicusko-Morizet au niveau du visage, sont très choquantes. Et ce ne sont pas les premières scènes de ce type dans la longue campagne qui s’achève. Manuel Valls giflé, des élus Républicains aspergés d’urine à Rennes, Emmanuel Macron qui essuie des jets d’œufs, François Fillon aussi, des jets de farine. La violence a rythmé cette campagne.
La campagne de toutes les tensions. Une violence contre des candidats, parfois nourrie par les candidats eux-mêmes. Ainsi, Henri Guaino éliminé qui insulte ses électeurs : "Ils sont à vomir !", lance-t-il au soir de la défaite. Des agressions ad hominem entre les candidats, mais aussi des agressions de candidats contre les journalistes qualifiés de "hyènes" par Jean-Luc Mélenchon et insultés dans les meetings de François Fillon. Il est temps que cette campagne s’achève, que la tension retombe.
Des électeurs harassés par une campagne à rebondissements. De plus en plus d’électeurs s’abstiennent, comme si les Français voulaient passer à autre chose, parce qu’ils sont essorés, déboussolés. On refait le film. Retour en septembre 2016. Vous êtes de gauche, c’est inscrit, François Hollande président sortant s’est taillé des primaires sur mesure, il sera candidat pour un second mandat. Et puis, c'est le refus devant l’obstacle, le cheval se dérobe, et vous vous retrouvez sur un outsider que personne n’avait vu venir, Benoît Hamon, qui se fait plier dans la dernière ligne droite par un pur-sang qui emporte le grand prix de l’Elysée sans jamais avoir couru la moindre course. On n'y comprend plus rien.
Vous êtes de droite : vous commencez l’année avec Rocky Sarkozy remonté sur le ring, et mis K.O face à Magic Alain Juppé, le favori. Mais là encore, c’est l’outsider qui passe : François Fillon, candidat de la morale qui vous envoie dans le mur parce qu’il a justement été un peu léger avec la morale.
Passer à autre chose. Cette campagne, on l’a dit souvent, est totalement inédite, par sa durée, par son scénario, par son niveau de violence. Les Français attendent à présent que les vainqueurs en terminent de cette longue phase de sélection pour les servir enfin, que la majorité agisse rapidement et avec efficacité.