"Il faut en parler, il faut travailler et trouver des solutions, sinon, vous ouvrez la voie à tous les extrémistes et à toutes les démagogies". Jeudi sur Europe 1, le député Henri Guaino a tenu à justifier l'organisation, par Les Républicains, d'une réunion de travail sur l'islam, qui se déroule le même jour. A droite, ils sont nombreux à regretter ce choix, estimant que la religion est une affaire privée qui ne doit pas donner lieu à un débat politique. Europe 1 a posé la question à Abderrahmane Dahmane, président du Conseil des Démocrates Musulmans et surtout ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
"En 2012, les musulmans ont voté contre lui à cause de ce débat". "Il ne s'agit pas de faire de procès d'intention à un homme politique. Nous sommes un pays démocratique, avec des valeurs comme la laïcité. Sarkozy, en mars 2011, avait déjà commencé par faire un débat sur l'islam. C'est à cette occasion que je l'ai quitté, car j'estime que nous avons d'autres priorités, en France. En 2012, les musulmans ont voté contre lui à cause de ce débat. Il revient en politique sans avoir retenu les leçons du passé. Il va droit dans le mur", a regretté Abderrahmane Dahmane.
Boubakeur "ne représente rien". Interrogé sur la présence de Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) à cette réunion des Républicains – alors qu'il avait initialement fait valoir qu'il n'y participerait pas - l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy estime que "cela n'a aucun intérêt parce qu'il ne représente rien, ni lui, ni les quatre autres représentants présents." Et d'ajouter : "Il faut absolument s'adresser à cette communauté (musulmane, ndlr). Elle est citoyenne, et elle l'est même plus que Nicolas Sarkozy". Sa conclusion : "il n'a pas eu une seule voix en 2012, il n'en aura pas une seule en 2017."