"J'attends du sérieux et de l'honnêteté", déclare dans un entretien au Journal du dimanche Laurence Tubiana, la présidente de la Fondation européenne pour le climat, qui a coprésidé le comité de gouvernance de la Convention qui a réuni 150 citoyens chargés de réfléchir à un paquet de solutions dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. La Convention doit être reçue lundi par Emmanuel Macron.
"Sidérant de s'attarder sur des détails"
"Je trouve ça sidérant de s'attarder sur des détails, comme sur cette mesure dite emblématique de limitation à 110 km/h sur l'autoroute. Je souhaite qu'il n'y ait pas de prise d'otage de tout le travail qu'ils ont accompli sur quelques mesures de la sorte", ajoute-t-elle, alors que le président Macron doit livrer lundi de premières réponses à ces propositions.
"Aujourd'hui, on mobilise d'importants moyens financiers pour des plans d'urgence et relance. Il faut en profiter pour orienter l'économie française dans une autre direction. (...) Nous vivons un moment de bascule. Donc oui c'est un tournant et il faut le prendre", poursuit-elle, estimant qu'il fallait agir "tout de suite", "dans la loi de finances rectificative pour 2020 et dans le budget de 2021".
"Il faut un réveil des politiques"
"Il n'y a pas de miracle, ce n'est pas un secteur qui va tout faire. On a par exemple une stratégie nationale bas carbone conduite par le ministère de la Transition écologique. Mais non seulement elle n'est pas partagée par le gouvernement et en plus elle n'est pas suffisante", estime encore celle qui fut la cheville ouvrière de l'Accord de Paris de 2015. "Agriculture, logement, transports... tous les ministères doivent s'y mettre. Il faut un réveil des politiques. Les citoyens, eux, ont compris", conclut l'économiste.
La CCC a adopté le 22 juin une série de propositions et a notamment appelé à soumettre à référendum l'introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution, et la création d'un crime "d'écocide".