Emmanuel Macron se rend jeudi en Corse pour la dernière étape du "grand débat national". Un rendez-vous que les élus de l'île comptent boycotter. Si certains habitants vont suivre cette ligne de conduite, d'autres attendent un dialogue plus constructif.
Pour Emmanuel Macron, la dernière étape du "grand débat national", jeudi en Corse, s'annonce houleuse. Les deux élus nationalistes, Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni ont décidé de boycotter la venue du chef de l'État et appelle à une opération "île morte".
"Il n'a pas accepté la main tendue." Une ligne partagée par Antho et Simon, deux électeurs nationalistes. Pour eux, un boycott permettrait d'envoyer un message fort à Paris. "On va faire 'l'île morte' pour montrer que l'on n'est pas d'accord avec lui", explique l'un d'eux sur Europe 1. "Il n'a pas accepté la main tendue. Tout ce que l'on a demandé a été refusé", ajoute l'autre, avant d'être complété par son ami : "Même pour la métropole, il n'a répondu à rien du tout."
Mais sur l'Ile de Beauté, à la différence du continent, le mouvement des "gilets jaunes" n'a pas pris. "Les 'gilets jaunes' sont moins présents donc peut-être que c'est notre façon à nous, en Corse, de montrer qu'il y a un mécontentement. Nous ne sommes pas entendus", assure une habitante.
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Jean-Louis, pour sa part, à un point de vue différent. Baisser les rideaux et boycotter la visite du président de la République, il ne comprend pas. Il estime que les nationalistes au pouvoir n'ont rien fait depuis leur élection, lors des territoriales en Corse en décembre 2017, et sont prisonniers de dogmes comme la co-officialité de la langue : "La base, c'est la pauvreté, l'aide sociale, l'emploi, les transports. Ça, on n'en parle pas."
Unanimité contre la violence. Frédéric, qui a voté en faveur des nationalistes, attend quant à lui un dialogue constructif et sans tabous. "Je suis des générations qui ont connu la violence, qui ont connu les morts. Tout cela, on n'en veut plus. Maintenant, on veut le dialogue mais on veut que l'État fasse le nécessaire", confie-t-il. Au-delà de leurs différences, tous partagent un même sentiment : la violence n'est pas une solution. D'ailleurs, peu de Corses craignent le retour des années noires.