La cote de popularité d'Emmanuel Macron s'écroule à 28% en mars, un plus-bas jamais atteint depuis le début 2019 au sortir de la crise des "gilets jaunes", au moment où le gouvernement utilise l'article 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites, selon le baromètre mensuel de l'Ifop publié par le Journal du Dimanche. Le chef de l'État fait 28% de satisfaits (-4 points) et 70% de mécontents selon cette étude réalisée entre le 9 et le 16 mars, soit pendant les tractations qui ont mené finalement la Première ministre Élisabeth Borne à avoir recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la très contestée réforme qui recule l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
La popularité d'Élisabeth Borne se maintient mais reste faible
Cet article permet l'adoption d'un texte sans vote sauf motion de censure. Deux motions déposées par les oppositions doivent être examinées lundi. La popularité d'Emmanuel Macron a chuté de 13 points depuis sa réélection en mai 2022. Elle avait atteint son niveau le plus faible (23%) en décembre 2018, au plus fort des manifestations de "gilets jaunes".
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De son côté, la popularité de la Première ministre Élisabeth Borne est restée stable en mars à 29% de satisfaits mais en fédérant un peu plus de mécontentement (67%, +1). Elle se maintient à son plus bas niveau de popularité depuis son arrivée à Matignon en mai. L'enquête a été réalisée en ligne auprès d'un échantillon de 1.928 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatifs de la population française, selon la méthode des quotas, avec une marge d'erreur comprise entre 1 et 2,3 points.
Une prise de parole de Macron prochainement ?
Pour le gouvernement, la sortie de crise passe d'abord par la justification du 49.3 auprès de l'opinion. Dans le JDDce dimanche, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, invoque le caractère trop important de la réforme pour prendre le risque de "jouer à la roulette russe". Ce dernier ne compte pas renoncer au dialogue avec les partenaires sociaux, en dépit du passage en force effectué jeudi dernier. "Il y a d'autres sujets sur lesquels nous pouvons avancer" poursuit Olivier Dussopt.
Mais l'opinion publique se montre toujours hostile à cette réforme des retraites et davantage encore à l'utilisation du 49.3. Fragilisé, Emmanuel Macron pourrait tout de même prendre la parole prochainement afin d'expliquer aux Français les raisons qui l'ont poussé à faire usage de cet article controversé de la Constitution.