Le gouvernement continue d'étoffer son arsenal pour aider certaines catégories de la population à surmonter la crise économique causée par le coronavirus. Mercredi, de nouvelles primes ont été annoncées, à destination des soignants, des fonctionnaires et des bénéficiaires du RSA. Mais tout cela a un coût, et le déficit public pourrait grimper jusqu'à 9% en 2020. Pourtant, assure le député LREM Laurent Saint-Martin dans le Grand journal du soir sur Europe 1, mercredi, lorsque l'économie devra repartir, "la réponse ne sera pas celle des impôts".
Un scénario différent de l'après-2008 ?
"Une reprise de crise ne peut être efficace que si on ne la grève pas par de l'impôt", affirme le rapporteur général de la Commission des finances de l'Assemblée nationale au micro d'Aurélie Herbemont. "Il ne faut surtout pas refaire l'erreur de 2008 en décidant qu'on va tout de suite résorber les déficits en remontant les impôts."
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Selon le parlementaire, "les déficits publics fortement creusés par la crise ne se résorbent pas en quelques années, ça va prendre beaucoup de temps. Si vous êtes une entreprise ou un ménage, quand l'économie repart, il serait contre-productif de venir vous taxer. Il faut maintenir un taux de prélèvements obligatoires bas et garder ce cap de stabilité fiscale, pour que les entreprises puissent réinvestir."
"L'argent n'est pas devenu magique", tempère pourtant Laurent Saint-Martin. "Nous finançons à crédit l'urgence économique parce que c'est nécessaire, pour maintenir à flot l'ensemble de nos entreprises. Ce sont des déficits à assumer face à une telle ampleur de crise : la dette plutôt que la faillite et le chômage. Cet endettement sera remboursé un jour."
Bientôt un autre budget rectificatif
En attendant, le deuxième projet de loi de finances rectificative (PLFR) depuis le début de l'épidémie de coronavirus a été présenté mercredi. Ce ne sera pas le dernier, prévient Laurent Saint-Martin : "Il serait coupable et irresponsable de se dire qu'il n'y a qu'un budget rectificatif. Il nous faut faire des budgets d'étape et il y aura probablement un autre budget rectificatif d'ici à l'été. Si on ne fonctionne pas comme ça, on ne peut pas corriger les dispositifs", comme ceux mis en place depuis un mois par le gouvernement d'Édouard Philippe.