Un des fondateurs de La France insoumise, Liêm Hoang-Ngoc, a reproché vendredi à Jean-Luc Mélenchon sa volonté d'"hégémonie" sur la gauche et sa "posture électoraliste" sur l'Europe, avec sa "comédie du plan B" jouée lors de la dernière présidentielle. "Les plébéiens demandent à leur tribun (Jean-Luc Mélenchon, ndlr) de clarifier ses discours : faut-il renoncer à 'fédérer le peuple' et à appliquer la stratégie 'plan A/plan B' pour changer l'Europe ?", interroge dans une tribune au Monde le fondateur des Socialistes insoumis, qui ont suspendu au début de l'été leur participation à LFI.
"La base souverainiste du Parti de gauche." Lors de la dernière présidentielle, LFI s'adressait au peuple français en lui proposant un "plan A" sur l'Europe ("désobéir" aux textes européens et engager "un bras de fer" pour obtenir leur modification) doublé d'un "plan B" prévoyant une sortie de l'euro, voire de l'Union européenne en cas de refus des autres États, rappelle l'économiste, alors que le parti tient à Marseille son université d'été. "D'un point de vue rhétorique, l'épouvantail du plan B permettait de s'adapter à tous les auditoires", en rassurant à la fois "la base souverainiste du Parti de gauche", "les électeurs 'anti-européistes'" et les "proeuropéens".
Le retour de la "vieille politique". Pour Liêm Hoang-Ngoc, "derrière cette posture désinvolte et inoffensive à l'endroit de l'Europe se cache l'unique obsession du tribun de LFI : asseoir son hégémonie sur ce qu'il reste de son ancien camp". C'est "le retour de la 'vieille politique'", critique-t-il : la "rhétorique de l'unité, dérivée de la stratégie d'union de la gauche, dont usait jadis François Mitterrand pour réduire l'influence du Parti communiste".
En parallèle, Jean-Luc Mélenchon "consolide le noyau dur de sa holding afin d'en conserver le contrôle", poursuit Liêm Hoang-Ngoc, en critiquant de nouveau la composition de la liste LFI pour les européennes.