C'est sur sa page Facebook que Nicolas Sarkozy l'a annoncé. L'ancien chef de l'Etat sort un livre lundi prochain, en même temps qu'un site internet dédié. Intitulé La France pour la vie, l'ouvrage a été écrit dans le plus grand secret et s'annonce très personnel. Le président des Républicains y promet en effet d'aller "chercher [sa] vérité" sur ses "erreurs" comme sur ses "réussites".
"Si je me suis trompé, je l'admets". Ce livre tiré à 100.000 exemplaires, que ses proches décrivent comme un ouvrage rédempteur, Nicolas Sarkozy a commencé à l'écrire l'été dernier, par bribes, avant de l'achever fin décembre. Il devrait y jeter un regard critique sur son action, des 35 heures qu'il n'a pas réformées à sa vie personnelle "bling-bling" exposée médiatiquement. L'ancien chef de l'Etat, qui avait déjà confié avoir "changé", avoue désormais : "si je me suis trompé, je l'admets."
Un mea culpa tardif. Ce mea culpa ressemble peu à Nicolas Sarkozy. Il aura fallu quatre ans à l'ancien président pour regarder son bilan en face et faire son autocritique. Ses proches, conseillers et amis considèrent d'ailleurs qu'il aurait dû s'y atteler dès la campagne de 2012 et que son refus de le faire lui a coûté la victoire. Depuis, c'était un sujet tabou, personne, chez Les Républicains, n'osant lui en parler. Si Nicolas Sarkozy a changé d'avis, c'est qu'il n'a plus le choix. Car s'il n'exerce pas lui-même ce droit d'inventaire, ce sont ses ennemis qui s'en chargeront pour lui, François Fillon et Bruno Le Maire en tête. L'ancien chef de l'Etat ne l'oublie pas : charité bien ordonnée commence par soi-même.
Coup de poker. Cette volte-face est aussi un coup de poker. Le livre et le plan média qui l'accompagnera sont destinés à vendre le Nouveau Sarkozy, celui que les Français n'ont jamais vu. Et le probable futur candidat à la primaire sait bien qu'il ne doit pas être dans l'opération de communication, mais bien dans la révolution intérieure pour que cela marche. Sa reconquête s'annonce en effet difficile. Selon un sondage Harris interactive pour Atlantico publié lundi, Nicolas Sarkozy recueille 21% des intentions de vote des sympathisants de la droite et du centre lors de la primaire, quand Alain Juppé en enregistre 45%. La France pour la vie apparaît donc comme la dernière carte de l'ancien président, alors même que ses proches et ses amis doutent aujourd'hui de sa victoire.