La France veut remplir ses stockages de gaz à près de 100% d'ici au début de l'automne et va se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement malgré la baisse des livraisons russes, a annoncé jeudi la Première ministre Élisabeth Borne. "On assure le remplissage maximal de nos capacités de stockage. On vise d'être proche de 100% au début de l'automne", a-t-elle dit lors d'une visite dans un centre de commande national de gaz en Île-de-France. Les opérateurs ont actuellement pour obligation de les remplir à seulement 85% au 1er novembre. Les stockages de gaz sont remplis à 59% actuellement, contre 46% à la même date l'an passé.
Nouveau terminal méthanier au Havre
Concrètement, le gouvernement va demander aux opérateurs de stockage d'acheter eux-mêmes du gaz pour remplir les réserves, en complément des achats effectués par les fournisseurs de gaz. Ces entreprises de stockage bénéficieront d'une "garantie financière" publique, a-t-on expliqué à Matignon.
"Nous allons lancer un nouveau terminal méthanier pour accroître notre capacité à nous approvisionner en gaz qui n'est pas dépendant de la Russie", a par ailleurs annoncé Élisabeth Borne. Ce nouveau terminal méthanier flottant (dit FSRU) au Havre, porté par TotalEnergies, doit être raccordé en 2023. Le gouvernement vise un début des travaux dès le début de cet automne pour que la barge soit raccordée l'an prochain et soit ainsi disponible l'hiver suivant. Ce projet, qui était déjà évoqué depuis plusieurs mois, doit permettre à la France d'importer encore plus de gaz naturel liquéfié (GNL). Elle compte actuellement quatre terminaux d'importation de GNL, à Fos-sur-mer (deux terminaux), Montoir-de-Bretagne et Dunkerque.
Des sujets présentés en Conseil des ministres en juillet
Les capacités de ces terminaux méthaniers sont déjà pleinement réservées "sur le très long terme", souligne Matignon. Le pays pense ainsi pouvoir compter sur ces approvisionnements qui arrivent du monde entier par bateau comme alternative au gaz russe acheminé par gazoduc. Ces sujets jugés "urgents" seront intégrés à la prochaine loi consacrée au pouvoir d'achat, qui doit être présentée le 6 juillet en Conseil des ministres, a-t-on précisé dans l'entourage d'Élisabeth Borne.
L'Allemagne - beaucoup plus dépendante de la Russie - a activé jeudi le "niveau d'alerte" du plan visant à garantir son approvisionnement en gaz qui rapproche le pays de mesures de rationnement, dans le sillage de la baisse de 60% des livraisons de Moscou via le gazoduc Nord Stream.