Preuve de "cynisme", banalisation de l'extrême-droite, "insulte" : plusieurs cadres de gauche ont vivement réagi aux propos d'Emmanuel Macron qui a accusé mercredi la Nupes d'être "main dans la main" avec le RN pour faire tomber le gouvernement. "Même Nicolas Sarkozy, même Jacques Chirac qui sont des adversaires politiques de mes idées n'avaient jamais mis un signe égal entre ce que nous représentons et l'extrême droite", s'est indigné Alexis Corbière jeudi sur CNews. "C'est d'un cynisme total, il (Emmanuel Macron ndlr) banalise Marine Le Pen", a-t-il estimé, dénonçant un "moment de comédie".
"C'est totalement indigne de la part du président"
"Il y a eu 90 votes communs au moins sur les scrutins publics à l'Assemblée entre les députés macronistes et le Rassemblement national, Emmanuel Macron, ne s'est pas évanoui", a-t-il ironisé. "Emmanuel Macron votre expression est une insulte pour les millions de Français qui comme moi ont voté, non pas pour vous, mais contre l'extrême droite", a réagi mercredi soir sur Twitter le patron du PS Olivier Faure. "C'est totalement indigne de la part du président qui n'hésite pas à colporter une fake news sur une pseudo élaboration commune d'un texte. On est dans le délire total", a vilipendé le député PS Arthur Delaporte jeudi sur RFI, réitérant que la Nupes est "la digue la plus étanche possible vis-à-vis du RN".
M le pdt #EmmanuelMacron votre expression est une insulte pour les millions de Français qui comme moi ont voté, non pas pour vous, mais contre l’EXD. le cynisme, même chez vous, doit trouver ses limites. #France2pic.twitter.com/lU38UKMlHU
— Olivier Faure (@faureolivier) October 26, 2022
Certaines personnalités de droite et de la majorité avaient accusé la Nupes d'avoir produit une première motion de censure volontairement consensuelle pour qu'elle soit votée par le RN. Évoquant "des termes acceptables", les députés d'extrême droite avaient effectivement voté la première motion de censure de la Nupes lundi. Un vote surprise de la part du RN que Yannick Jadot, député européen écologiste a regretté sur France Inter: "Il y a malheureusement à la France insoumise, j'ai l'impression, une stratégie qui vise à rassembler l'ensemble des oppositions pour faire tomber le gouvernement".
"La prochaine fois, la leçon, c'est qu'on fera une motion de censure qui sera invotable par le RN", a-t-il souhaité.