La loi sur les séparatismes "peut contribuer à un agenda xénophobe", dénonce Aurélien Taché

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Rémi Duchemin , modifié à

Le député du Val d’Oise, qui a quitté récemment LREM, s’élève contre la loi sur les séparatismes. Après avoir fait son mea culpa sur la polygamie, Aurélien Taché a estimé que le projet de loi gouvernemental pouvait être instrumentalisé pour stigmatise certains Français en fonction de leur religion.

Aurelien Taché a provoqué un tollé en fin de semaine dernière en semblant défendre la polygamie pour attaquer le projet de loi sur les séparatismes. Depuis le député du Val d’Oise, ancien de La République en marche, a fait son mea culpa. Il l’a répété lundi sur Europe 1, et a voulu préciser sa pensée. Le projet de loi gouvernemental "peut contribuer à un agenda xénophobe", a assuré l’élu, inquiet de la "montée du racisme" en France.

Vendredi sur CNews, Aurélien Taché avait évoqué la polygamie pour dénoncer le projet de loi. "C’est assez étonnant que l’État se mêle de ce genre de choses. On va maintenant aller regarder combien il y a de personnes sous la couette chez les gens?", s'était interrogé le député. Marche arrière sur Europe 1. "Cette comparaison était une erreur, c’était très malvenue, je n’aurais pas dû la faire", a-t-il corrigé. "L'Etat doit être très ferme en disant qu'effectivement, ce type de pratique-là n'a rien à faire dans les lois de la République, qu'en République le mariage c'est entre deux personnes et qu'effectivement il doit y avoir une égalité des droits qui est préservé."

"Un instrument pour justement désigner certains Français en raison de leur religion"

Ceci dit, hors de question pour Aurélien Taché de conserver son ton offensif. "Attention, le projet de loi sur le séparatisme, moi, ma crainte, c'est que finalement, il n'apporte que très peu de réponses en matière de terrorisme et qu'en revanche, il puisse être instrumentalisé dans un dans un contexte de xénophobie", a prévenu l'élu du Val d'Oise. "Il peut, en introduisant tout un tas de dispositions sur l'immigration, sur cette fameuse Charte de la laïcité, être un instrument pour justement désigner certains Français en raison de leur culture, la religion."

"Les lois de la République priment toujours dans votre vie de citoyen, dans votre vie civile, et l'immense majorité de nos concitoyens musulmans sont dans cette logique-là", a encore tenu à rappeler Aurélien Taché. "En revanche, je le redis, ce genre de loi n'apportera rien de supplémentaire à la laïcité qui est déjà très bien encadrée dans notre pays, et elle peut participer à cet agenda, à cette montée du racisme qui me préoccupe."