Si la grande majorité des Français respecte les mesures de confinement, un certain nombre d’incivilités inquiètent les autorités. Michèle Picard, la maire de Vénissieux, un quartier sensible de la banlieue lyonnaise, tire même la sonnette d’alarme sur Europe 1 : elle a demandé des renforts de police à la préfecture.
"Je suis comme tous les Français, nous avons entendu les annonces du président Macron : 100.000 policiers supplémentaires (non pas supplémentaires, mais pour effectuer les contrôles des mesures de confinement, ndlr). Mais dans les faits, nous manquons de forces de police, nous courons dans tous les sens pour des barbecues, des rodéos ou des matches de foot. Les effectifs quotidiens ne suffisent pas", s’inquiète l’élue PCF, mercredi midi.
"J’ai écrit à la préfecture pour avoir des effectifs supplémentaires"
La maire de Vénissieux précise qu’il y a "environ 150 agents au niveau du commissariat", et "une trentaine de policiers municipaux" pour une zone de plusieurs dizaines de milliers d’habitants. "Avant la pandémie, à Vénissieux, il y avait 12 CRS qui luttaient contre les délits routiers notamment. Depuis, ils ne sont plus là. Je ne sais pas où ils sont", poursuit Michèle Picard.
"J’ai écrit à la préfecture pour avoir des effectifs supplémentaires, qui va relayer ma demande. Mardi après-midi, des CRS sont venus en renfort et là effectivement c’était très bien, le confinement était mieux respecté", assure-t-elle pour appuyer sa demande.
"On sent monter l’exaspération des habitants"
Michèle Picard a également relayé l’agacement des habitants de Vénissieux, lassés de constater ces incivilités pendant que la majorité respecte les mesures de confinement. "On ne peut pas annoncer qu’on fera respecter les mesures de confinement alors que ce n’est pas le cas dans les faits. Ce week-end, on a eu beaucoup d’appels pour nous signaler des attroupements. On ne peut pas intervenir partout, donc on sent l’exaspération monter", déplore la maire, qui pointe également du doigt le trafic de drogue.
"Ce qui sera problématique pour les habitants, c’est de voir des dealeurs tenir leurs points de deals en bas des immeubles. Les gens ne comprennent pas pourquoi ils sont confinés et respectent la loi, pendant que ces dealeurs sont dehors. Ce n’est pas normal."